Pulsion passion - Histoires de Sexe

Pulsion passion

... payait. Que mon honnête femme faisait la putain… ! L’homme s’est éclipsé par la porte de la dépendance qui donne directement sur la rue. Quant à ma femme, elle est passée très près de moi, mais sans me voir, et a regagné la maison. Et moi, je suis resté là durant d’interminables minutes, les bras ballants, incrédule à cette révélation monstrueuse. Alors la porte de la dépendance s’est à nouveau ouverte. Un autre homme est entré… Ma femme l’a rejoint, s’est emparée du billet de banque déposé sur la table par l’inconnu avant de s’allonger sur le lit. Elle s’est laissée prendre en gémissant de bonheur.

Jim s’avance vers moi et poursuit en baissant la voix.

— Ma chère Jane, les confessions que vous me faites périodiquement ne sont que des contes pour petites filles en comparaison de ce que j’ai vu ce jour-là. Me croirez-vous si je vous dis que j’en ai vu passer six autres avant que la belle et honnête Dolorès ne ferme boutique ? Me croirez-vous encore si je vous dis que deux d’entre eux l’ont sodomisée ?

Il s’approche encore. Ses lèvres effleurent presque les miennes. Je crois qu’il va m’embrasser, mais il me chuchote.

— Dans le cul, Jane… Pouvez-vous imaginer cela… ?

Je me détourne malgré moi. Son haleine m’indispose plus encore que ses propos. Un coup d’œil sur la bouteille de Calvados me renseigne sur la situation.

— Non, Sainte Jane… Vous ne connaissez pas cela car vous n’êtes qu’une saleté de petite branleuse.

Un peu effrayée, je regarde autour de moi, à ...

... la dérobée. Par chance, les autres clients ne semblent pas nous entendre. Quant à Alex, cet idiot qui n’a jamais supporté les alcools forts somnole dans son coin. Jim reprend son récit.

— Le soir, jugeant en savoir assez sur la vie secrète de mon honnête femme, je me suis décidé à sortir de ma cachette. Dolorès m’a aperçu, son client du moment a pris la fuite.

Je suis resté très calme et, comme c’est souvent le cas dans ce genre de situation, c’est elle qui s’est mise en colère. Poussée aux aveux par sa propre fureur, j’ai tout appris sur elle. L’honnête femme avec qui je partageais ma vie se prostituait depuis l’âge de 13 ans. Issue d’une famille aisée, elle ne le faisait que par pur vice. Et, comme si cela ne suffisait pas, je devais apprendre également que le sang qui circulait dans les veines de mon fils n’était point le mien, mais celui de mon propre frère.

La voix de Jim trahit une grande émotion. Je me risque à poser ma main sur la sienne, mais il se dérobe. Il se redresse sur sa chaise et dit dans un soupir.

— À mon tour, je suis sorti par la porte qui donne sur la rue et je n’ai jamais revu ni ma femme, ni mon fils.

Les yeux de Jim expriment une grande tristesse. Par respect, je détourne les yeux. Le restaurant est presque vide. Quelques tables plus loin, un quinquagénaire s’apprête à quitter la salle. Une femme de mon âge l’accompagne. Sa tenue n’est pas provocante. Elle me ressemble un peu, porte le même genre de vêtement que moi dans la vie de tous ...