Fin de soirée au Sauna - Histoires de Sexe

Fin de soirée au Sauna

... coincés qu’à l’aise. Oui, j’en conviens, ce n’est pas très gentil de notre part, mais c’est très humain. Les filles, elles, s’en prennent à une nana toute seule dans son coin. La pauvre est disséquée sous tous les angles. Elles la trouvent mal habillée, sans recherche. Son maquillage ressemble à un ravalement en gros. Elle est triste, ne donne absolument pas envie qu’on s’intéresse à elle. Véro nous dit « on plaisante, les gars… » Enfin, un peu. Lequel de vous deux irait la draguer ? Aucun ? Alors c’est que nous avons raison, M et moi. C’est dur d’être féminine.

Jacques nous a servi les soles. J’aide Véro à lever ses filets. M maîtrise très bien cet art. Jean-Louis se débrouille comme il peut. M lui propose son aide. Il décline l’offre. Nous dégustons ce poisson savoureux. Jacques nous dessert, il nous apporte la suite.

— Jacques, tu nous donnes une autre bouteille de Chablis, s’il te plait.
— Hou la la… j’ai trop forcé sur le Tabasco. M, tu as bien dosé, toi ? Hou la la, j’ai le feu dans la bouche. Faites quelque chose, les gars. Dites-moi ce qu’il faut faire.

Véro attrape son verre, le vide d’un trait en pensant pouvoir soulager la brûlure dans sa bouche. Je viens à son secours, son mari, mort de rire ne pouvant pas prononcer une parole audible.

— Non, Véro, le liquide ne fera rien, le vin encore moins, ou seulement te saouler. Il faut que tu prennes de la mie de pain, tu la mâches tranquillement et ça va passer. Je vais te donner mon assiette, je n’avais pas ...

... fini de préparer mon tartare. Il est comme moi, tout doux.
— Oh, le faux-cul qui profite de l’occasion pour faire du gringue à ma copine !
— Non, ma chérie, je suis simplement serviable, je croyais que tu l’avais déjà remarqué lorsqu’il t’est arrivé la même mésaventure.
— Je plaisante, mon doudou, je sais que tu es tout doux.
— Dis-moi, SAMU, et pour moi qui rame à sec, que préconises-tu ?
— Jacques, donne-nous une autre bouteille de Chablis, s’il te plait.
— De suite, j’avais oublié !

Le repas continue sous les meilleurs auspices. Les rires fusent au rythme des plaisanteries. Le Chablis aidant, nos allusions un tantinet salaces font de plus en plus pouffer les filles. La tension monte crescendo. Les filles en rajoutent. Dessert, café, pousse-café, l’addition, la monnaie et nous voilà dehors, quatre rigolards un peu éméchés. Mais conscients de leur état.

Jean-Louis appelle un taxi par téléphone. À Limoges rares sont les taxis qui sillonnent la ville à minuit. Pour en avoir un, il faut l’appeler. Nous attendons sur le trottoir, bras dessus, bras dessous en continuant de plaisanter. Notre carrosse arrive, je monte à l’avant. Jean-Louis à l’arrière entre les deux filles. Je demande en toute innocence :

— Où va-t-on, les filles ?
— Au sauna… na na na… au sauna na na na…
— Lequel ? demande le chauffeur.
— Le meilleur, répond Jean-Louis, c’est rue Jean Jaurès.
— J’suis d’accord, m’sieur. Propre, bien fréquenté, pour tous les goûts, bien équipé, bien surveillé et ...