1. La descente aux enfers d'une veuve (1)


    Datte: 22/04/2020, Catégories: Lesbienne Auteur: chloe23, Source: Xstory

    ... instants à côté d’elle, sur un fauteuil en rotin, pour bavarder.
    
    — Dis-moi, Nini, allais-tu à la plage avec ton mari ?
    
    — Rarement, on y allait quand ma fille était avec nous. Et depuis son départ, nous ne nous y étions pas retournés. Alors, maintenant que je suis seule...
    
    — Tu n’as jamais aimé te faire bronzer ?
    
    — Pas vraiment, Madame Clotilde. Vous savez, quand on est pas aussi belle que vous, on n’a pas envie de se mettre en maillot de bain.
    
    — Et alors ? reprit Clotilde en riant. Il faut faire comme moi : ne pas mettre de maillot !
    
    — Oh, vous n’y pensez pas ! J’oserais jamais, j’aurais trop honte.
    
    Annie prit le prétexte d’avoir quelque chose d’urgent à faire dans la cuisine, et en profita pour s’échapper. Mais à peine était-elle rentrée que sa patronne la rejoignit à pas feutrés, sans qu’elle la voit arriver. Nue, elle se colla contre le dos de son employée, et elle lui murmura à l’oreille :
    
    — Pourquoi me fuis-tu, Nini ? Je ne te veux que du bien... J’aimerais que tu sois là à côté de moi, sur la terrasse, que tu te débarrasses de tes horribles vêtements, que tu t’allonges nue sur le bain-de-soleil, et que ce soit moi qui te masse avec l’huile...
    
    Clotilde avait passé ses bras autour de la taille d’Annie, et elle avait posé ses mains sur ses seins, les caressant à travers la blouse, pleine de désir. Elle avait failli défaillir en devinant, sous ses doigts, les tétons qu’elle imaginait larges et sombres.
    
    Annie se ...
    ... sentait comme un animal pris au piège, mais elle était horrifiée par la proposition de sa patronne. Dire non. Il fallait qu’elle arrive à dire non sans mettre Clotilde en colère, à lui faire comprendre que jamais elle ne se livrerait à des actes que sa morale chrétienne réprouve et condamne.
    
    — Madame Clotilde, je vous en supplie. Je préférerais ne pas entendre des paroles comme ça. Je ne suis qu’une pauvre femme sans attrait, et je me contente de la vie que je mène. S’il vous plaît, n’essayez pas de me faire faire des choses qui me mèneraient en enfer, et dont je n’ai pas envie.
    
    — Eh bien, répondit sa patronne qui peinait à contenir sa colère d’être repoussée, continue à mener ta vie de pauvre veuve triste.
    
    Elle planta là son employée, aux bords des larmes, et retourna sur la terrasse.
    
    L’après-midi se termina dans un silence pesant. Annie exécuta consciencieusement les tâches ménagères prévues. Sa patronne se rhabilla lorsque les rayons du soleil se firent moins ardents, et elle disparut dans sa chambre.
    
    Elle sortit de son mutisme, au moment du départ de ta mère.
    
    — Ne m’en veux pas pour ce que je t’ai dit tout à l’heure, Nini. Je t’apprécie beaucoup, tu le sais. Je compte sur toi demain après-midi.
    
    Annie fut soulagée de quitter cette maison, et elle rentra chez elle à pied. La marche lui permit de retrouver un peu son calme, mais elle appréhendait de plus en plus de retourner chez Clotilde.
    
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