1. Limites


    Datte: 19/04/2020, Catégories: ff, vidéox, photofilm, Humour Auteur: Samuel, Source: Revebebe

    I
    
    — Salut Véro, dis-moi, sois sincère pour une fois : est-ce que je suis charmante ?
    — Bien sûr, Béa, que tu es charmante !
    — Tant mieux parce que je vais faire des photos de charme.
    — Oh là là ! Tu sais à quoi tu t’exposes ? C’est le cas de le dire !
    — Oui, je sais que ce n’est pas de tout repos. Mais j’ai besoin de fric et j’ai trouvé une annonce…
    — Ce n’est pas la question du repos… Parce que souvent il faut coucher.
    — Il suffit de donner des limites.
    — Et c’est quoi tes limites à toi ?
    — À poil, mais rien de plus.
    — Ah, quand même…
    — Oui, on est en 2014, Véro, et je suppose que si je propose de poser en survêtement ou même en sous-vêtementsPetit Bateau… Je ne ferai pas l’affaire. Je ne suis pas un canon…
    — Tu es quand même sacrément bien foutue !
    — Peut-être, mais j’imagine la concurrence.
    — Toute nue ? Ça ne te dérange pas plus que ça ?
    — Si un peu, mais faut savoir ce qu’on veut à la fin des fins. Après tout, je me suis déjà retrouvée à poil chez toi et devant ton copain en plus.
    — Oui, mais on était bien pétés…
    — À trois dans la baignoire avec Roland…
    — On a bien rigolé !
    — Tu vois qu’il n’y a rien de compromettant.
    
    II
    
    — Mademoiselle ?
    — Béatrice Bourdat.
    — C’est pour quelle annonce ?
    — Photos de charme.
    — Vous mettez vos coordonnées sur cette feuille et vous montez au troisième étage avec ce badge.
    — C’est-à-dire que je voulais d’abord donner mes limites…
    — Le troisième étage, c’est trop haut pour vous ?
    — Non, mais…
    — Alors, je ...
    ... vous en prie, ne perdons pas de temps, il y a vingt-cinq personnes derrière vous.
    
    III
    
    — Bourdat !
    — Oui, c’est moi.
    — C’est la troisième fois qu’on vous appelle !
    — Je n’ai pas entendu. J’étais sur mon portable.
    — Mais en quelle langue il faut vous parler ? On avait dit d’éteindre tous les portables ! On est ici pour bosser, non ?
    — Bien sûr, mais…
    — Alors allez tout de suite au maquillage. Et revenez avec le peignoir qui est pendu là. Je vous donne dix minutes.
    — Avant, je voulais qu’on parle un peu, qu’on m’explique et que je m’explique…
    — Non, mais vous croyez peut-être tourner dans un film d’Alain Resnais ! Ici, il n’y a pas de scénar, c’est juste une question de feeling. Vous vous laissez guider et tout se passera très bien.
    — Mais on peut parler des limites quand même.
    — Les limites sont simplement horaires, voyez-vous. On loue le studio 750 euros de l’heure, alors les considérations personnelles, on s’assoit dessus.
    
    IV
    
    — Bon, le maquillage, ça va. Le peignoir est à la bonne taille. Allons-y. Mais Mademoiselle, que faites-vous ? Quand on vous dit d’ouvrir une porte, vous vous déshabillez ! Qui vous a demandé d’ôter le peignoir ? En plus, vous le laissez par terre, il prend la poussière, c’est ridicule. Il faut le changer, il est sali. Vous êtes contente, vous allez rester à poil le temps qu’on vous en apporte un autre. C’est fatigant toutes ces nanas qui veulent toujours en faire plus qu’on ne leur demande. Ce que je recherche, c’est une expression de ...
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