COLLECTION ZONE ROUGE. Mes origines allemandes. Saison I (1/5)
Datte: 12/04/2020,
Catégories:
Dans la zone rouge,
Auteur: CHRIS71, Source: Hds
... qui se rapprochait de ma mère dès que je partais vers ma chambre lui a proposé que je rejoigne la structure mise en place par le parti où les filles de bonne famille recevaient une éducation de grande valeur.
Elle a été enchantée que le parti ait pensé à moi pour entrer dans une telle institution.
Ça allait la soulager, car depuis le départ de mon père et les différents fronts que notre Chef suprême ouvrait, elle avait peur pour moi.
Dans ces années-là, je lisais beaucoup et à l’aide d’un dictionnaire allemand français ainsi que des livres que j’avais trouvés dans notre grenier.
J’avais appris à lire dans la langue de l’un de nos ennemis et pouvoir dire quelques mots pour faire des phrases, si papa nous avait fait venir près de lui.
J’étais puérile, je faisais partie de ces filles qui pensaient que l’Allemagne était grande grâce à notre Führer et que nous allions régner sur le monde comme les propagandes nazies le disaient à la radio.
Quand je vois votre poste de télévision mes enfants, je note le chemin que la vie m’a fait parcourir.
Les voix que nous entendions augmentaient leur pouvoir de persuasion surtout qu’en apprenant seule, j’ai vite compris que je parlais comme une vache espagnole.
- Maman, j’aimerais parler l’allemand comme tu parles le français.
- Arrête de m’interrompt à tout moment, je perds le fil de mon histoire.
Des bruits de chaises m’ont fait peur, mais tout est revenu à la normal.
- Le 1e septembre 1939, deux jours après ...
... mon anniversaire, une petite valise à la main et surtout mon violon, j’entrais dans un grand manoir à l’est de Cologne à six cents kilomètres de Berlin.
Je ne comprenais pas au fil des kilomètres que pour mon éducation, je ne puisse pas rester à Berlin et retourner chez moi le week-end.
Le chef d’orchestre assis à mes côtés, qui avait un chauffeur ne m’adressait jamais la parole mais n’avait pas le moindre geste équivoque.
En ce moment de grande solitude seul mon violon que je serrais sur mon cœur me reliait avec mes années de bonheur.
Une nouvelle fois, les verres s’entrechoquaient.
- Arrivée devant une immense bâtisse, où de nombreuses voitures étaient garées, semblant appartenir à de hauts dignitaires, toutes ayant un chauffeur qui attendait, soit au volant, soit en les lustrant.
M’ayant fait entrer, au moment de franchir la porte d’une chambre, la soubrette m’accompagnant m’a arraché mon violon, sans aucun ménagement.
Je suis restée seule pendant six jours, je ne voyais qu’elle sans jamais entendre le son de sa voix, même quand je lui posais des questions.
Après ce temps coupé du monde, quand la porte toujours fermée à clef m’empêchant de circuler, s’est ouverte, c’est celui que je considérais comme mon protecteur qui est entré.
Je me suis précipitée dans ses bras les larmes me venant aux yeux.
J’ai appris plus tard que c’était sa méthode pour assouplir les filles.
Quelques minutes après sans que j’aie eu le temps de me poser la moindre ...