1. COLLECTION ZONE ROUGE. Mes origines allemandes. Saison I (1/5)


    Datte: 12/04/2020, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: CHRIS71, Source: Hds

    ... grand-mère Marlène parlait à mes parents de lourd secret qui entourait leur vie.
    
    Il faut dire que sur la table tout le repas et jusqu’au soir les bouteilles de bons vins avaient défilé déliant certainement les langues.
    
    Ma grand-mère Marlène avec son accent bien de chez elle a commencé son récit.
    
    - J’avais un peu plus de seize ans lorsque la guerre a éclaté, je ne connaissais rien de la vie ayant vécu dans une famille très bourgeoise de Berlin.
    
    Nous habitions rue Grunewaldstrabe, je sais pour vous, c’est impossible à prononcer.
    
    Mon père Karl était pianiste dans le grand orchestre symphonique de la ville et ma mère harpiste dans cette même formation.
    
    J’avais commencé des études de violon qui devaient me conduire à suivre leurs traces, et un jour rejoindre moi aussi ce prestigieux orchestre.
    
    Ma mère Ashley toujours la bouche ouverte se sentait le droit de l’interrompt de temps en temps.
    
    En évoquant le nom de maman, je me suis toujours demandé pourquoi alors que grand-mère était allemande, elle avait un prénom à consonance anglo-saxonne.
    
    - Je n’ai jamais compris pourquoi tu as refusé de te servir du violon qui est posé chez toi sur ta cheminée.
    
    - La suite de mon histoire t’appendra pourquoi je l’ai conservé, mais aussi pourquoi je n’en joue plus.
    
    - Souvent dans ma prime jeunesse, j’allais avec ma nounou chercher mes parents à la salle de concerts et j’écoutais la fin des répétitions.
    
    Je les rejoignais sur scène et chaque fois des messieurs ...
    ... bien intentionnés me prenaient sur leurs genoux pour me dire que j’étais belle.
    
    Ma mère ne pensait qu’à pavaner auprès de ces messieurs et mon père semblant aimer être entouré d’hommes certains assez efféminés.
    
    Il semblait n’avoir d’yeux que pour celui qui jouait du triangle qui chaque fois qu’il devait taper sur son instrument, c’est-à-dire deux à trois fois par morceaux envoyait des regards appuyés vers lui.
    
    - Tu as connu la montée du nazisme.
    
    - Plutôt deux fois qu’une, mon père brun aux yeux bleus se targuait, dessin à l’appui, quand il recevait de faire partie de la race pure.
    
    Mon frère a rejoint les jeunesses hitlériennes et le jour de son départ a été pour moi la dernière fois où je l’ai vu.
    
    Mon père, vu son rang s’est retrouvé officier à Paris dès que le front a enfoncé les défenses françaises.
    
    Ma mère Herta au début de la guerre avait toujours son rang bien que la plupart des musiciens aient quitté l’orchestre, elle aussi a subi bien des choses, mais j’en parlerai plus tard.
    
    Un bruit de chaise m’a alerté, au moment où je repoussais ma porte sans la fermer.
    
    J’ai vu mon père aller vers la cuisine pour en revenir avec une autre bonne bouteille.
    
    Rassurée, j’ai remis ma porte pour bien entendre, à ce moment seul le bruit du liquide coulant dans les verres me parvenait aux oreilles.
    
    - Merci, Serge, j’adore votre petit blanc, raconter mon histoire me donne soif.
    
    Un jour, le chef d’orchestre que je voyais de plus en plus souvent à la maison et ...