Les moulins de mon coeur
Datte: 11/04/2020,
Catégories:
ff,
extracon,
Collègues / Travail
caférestau,
amour,
jalousie,
Masturbation
Oral
69,
amourdura,
Auteur: Adrien, Source: Revebebe
... fait un peu gris dehors. Je ne sors pas sur le balcon pour boire mon thé. Je suis assise à la table de la cuisine, les yeux dans le vague. J’angoisse à l’idée de ce qui va se passer. Il est prévu que nous allions demain chez les parents de Bénédicte. Je sais déjà que ça ne se fera pas.
Je prépare des phrases dans ma tête mais la difficulté n’est pas dans ce que je vais dire mais de me décider à le dire.
Je sens que Bénédicte arrive derrière moi. Elle m’enlace.
— Ma pauvre, tu as encore mal dormi ?
Elle glisse sa main entre mes cuisses, vers mon sexe. Je ne la laisse pas faire.
— Écoute, ça fait des jours que je recule le moment de te parler mais là, je n’en peux plus.
Dans son regard interrogateur je discerne encore une étincelle d’amusement. Ce sera la dernière que j’y verrai. Je prononce les mots cruciaux :
— J’ai rencontré une fille. Je l’aime. Toi et moi c’est fini !
C’est bien la peine de penser par avance à de jolies phrases pour finalement être d’une telle brutalité.
Elle a un petit rire nerveux mais je vois les larmes monter dans ses yeux.
— Tu… enfin tu… tu es sérieuse ?
— Oui !
J’ai envie de fuir son regard, je me force à le soutenir. Je lui dois bien ça. À elle, à moi, à Alexia aussi. J’ai pris une décision, je dois l’assumer.
Les larmes commencent à rouler sur ses joues.
— C’est qui cette fille ?
— Tu ne la connais pas.
— C’est pas ma question ! elle crie presque.
— Qu’est-ce que ça change pour toi de le savoir ?
— ...
... Tu ne voudrais pas le savoir, si tu étais à ma place ?
L’argument me convainc.
— C’est la fille que tu as remarquée dans le magasin, le jour où j’ai acheté la robe.
— Et vous vous connaissez depuis longtemps ?
— Non, on s’est rencontrées ce jour-là.
— Bravo ! Vous avez fait vite. Tu as fait l’amour avec elle ?
— Oui.
— Et moi ? Tu as pensé à moi ? Qu’est-ce que je deviens ?
J’ai essayé de masquer mes émotions mais à cette question si simple et pourtant si évidente, je ne peux résister. Les larmes me montent aux yeux à moi aussi. Je me fais l’effet d’être la reine des salopes. Si on fait abstraction des sentiments, je vire la fille avec qui je vis depuis neuf mois parce que j’en ai rencontré une autre.
Bénédicte reste d’une dignité admirable. J’ai vraiment le mauvais rôle.
— Bien sûr que je pense à toi. Ça n’a pas été une décision facile à prendre.
— N’attends pas que je te plaigne surtout.
— Je ne te le demande pas. Tu sais, je ne te chasse pas ; tu peux rester ici quelque temps si tu veux.
— Dans la pièce où on met le linge à sécher ? Celle où je devais dormir quand tu m’as invitée la première fois et où je n’ai jamais dormi ? Pendant ce temps-là, tu comptes faire venir l’autre dans ton lit ? J’ai ma fierté, figure-toi. Je sais ce que j’ai à faire.
Elle finit sa phrase en criant. Les larmes coulent sur ses joues.
Elle sort de la cuisine.
J’entends les portes des placards, les tiroirs, les fermetures des sacs.
Elle revient, déjà habillée, ...