Au coeur du silence
Datte: 10/04/2020,
Catégories:
ff,
froid,
parking,
voyage,
voiture,
amour,
Masturbation
Oral
jouet,
aventure,
roadmovie,
amourpass,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... faisions là, couchées au milieu de nulle part.
Je ne m’endors pas, regardant tantôt le paysage, tantôt le visage impassible de celle que j’aime et qui tient fermement le volant sans montrer le moindre signe de fatigue. Tandis que l’aurore nous illumine progressivement, la plaine beauçoise remplace le relief accidenté de l’Allier et du Cher. Nous dépassons Orléans. Le trafic s’intensifie : Valma est souvent obligée de ralentir brutalement, pour accélérer ensuite. Puis elle décide d’apaiser sa conduite, pour ne pas risquer la vie des gens qui se rendent en voiture à leur travail.
L’Ile-de-France nous accueille au petit jour avec une pluie fine traversant un léger brouillard. Les autoroutes convergent au sud de la capitale comme l’estuaire d’un fleuve, totalisant dans chaque sens huit voies qui charrient par centaines de milliers des Franciliens à l’esprit encore embrumé de rêves, avançant à travers une brume parfumée au gasoil, en troupeau docile jusqu’à leur lieu de travail. Jusqu’au périphérique, le trafic reste fluide même s’il est très dense. Ma compagne vit dans le Marais ; elle me propose de venir chez elle dormir un peu.
Parvenues dans son petit appartement, nous nous enlaçons nues sous sa couette. N’ayant plus de force pour les câlins, je m’endors rapidement alors qu’elle caresse doucement mes cheveux. Au réveil, il est déjà dix-sept heures.
— Je t’ai longuement regardée dormir. Ton sommeil est paisible et tu souris.
— Et toi, tu n’as pas dormi ?
— ...
... Pas beaucoup. Généralement, je dors peu.
Affamée, je l’invite à prendre un petit-déjeuner dans un bistrot, juste en bas de son immeuble. Lorsqu’il nous voit nous embrasser dans la fumée du café, le serveur nous sourit d’un air entendu. Deux femmes qui s’aiment : rien d’inhabituel dans ce quartier. Nous regardons discrètement un couple gay qui s’embrasse sans retenue. À l’abri du froid, il règne dans le bar un parfum de liberté et de tendre luxure.
Dehors, les lampadaires commencent à s’allumer et les colonnes Morris font la ronde. Paris s’agite d’une gaité que l’on ressent lorsqu’on est amoureux. La vie me paraît simple et légère. Nos mains se rejoignent sur la table. Puisse ce moment durer une éternité…
— Tu veux faire quoi ce soir ? demande-t-elle. Si on allait au cinéma ?
— Pourquoi pas ? Tu aimes quoi, comme genre de film ?
— Tout, pourvu que ce soit avec toi.
Son regard est merveilleux. Ses yeux qui brillent… Ses mains sont moites. Elle transpire beaucoup. Pourtant, si la salle est bien chauffée, ce n’est pas la canicule. Elle me dit quelque chose, dans sa langue. Pourquoi me parle-t-elle en finnois, et s’étonne-t-elle que je ne la comprenne pas ? Quelque chose n’est pas normal dans son comportement. Elle cherche à avaler sa salive, mais n’y parvient pas, essaie de se lever, tente de s’accrocher désespérément à mes mains mais glisse et chute lourdement sur le sol, évanouie. Sans prendre le temps de réfléchir, j’appelle immédiatement le SAMU et réponds aux ...