Au coeur du silence
Datte: 10/04/2020,
Catégories:
ff,
froid,
parking,
voyage,
voiture,
amour,
Masturbation
Oral
jouet,
aventure,
roadmovie,
amourpass,
Auteur: Calpurnia, Source: Revebebe
... Montpellier avait besoin de sortir. Les toilettes des aires de repos manquent terriblement de charme. Je trouve que c’est formidable de se soulager en pleine nature, et plus encore devant toi. Tu n’as pas envie, toi, avec toute la bière que tu as bue ?
— Si, bonne idée.
Je pisse accroupie, pantalon sur les chevilles. Dès que je suis rhabillée, elle éteint ses phares, se jette sur moi et nous nous embrassons à pleine bouche, longuement, dans l’obscurité. Elle me fait tomber et se jette au sol en même temps. Enlacées, nous nous roulons dans la poudreuse immaculée. Nous regardons le ciel ; progressivement nos yeux s’habituent à la faible luminosité.
La Voie Lactée apparaît, aspergeant superbement le ciel de part en part. C’est la galaxie à la périphérie de laquelle nous vivons. Au sud, elle poursuit Orion, le chasseur aveugle des nuits d’hiver, amant de Diane chasseresse. La principale étoile de cette constellation, Bételgeuse, tout contre le filament galactique, est une géante rouge 600 fois plus grande que le Soleil. Elle a déjà consommé presque tout son hydrogène, qui est son carburant thermonucléaire. Pour cette raison, elle risque à tout moment de périr dans une gigantesque explosion qui la rendrait si brillante qu’on la verrait en plein jour. Si cela s’est déjà produit il y a moins de quatre siècles, nous ne le savons pas encore, car c’est le temps que met sa lumière pour nous parvenir (2). Ce point lumineux rougeoyant est peut-être le fantôme d’une étoile déjà ...
... morte.
Serrées l’une contre l’autre, nous n’avons pas froid. Je lui murmure à l’oreille.
— Je t’aime.
— Moi aussi. Tu es bien, comme ça ?
— Oui.
Fermement accouplées, roulant sur nous-mêmes, nous dévalons la pente ensemble. Je suis désorientée, mais cramponnée à celle que j’aime. Nous nous embrassons encore. Nous contemplons le ciel étoilé, extraordinairement pur en cet endroit retiré. Couchées sur le dos, nous contemplons longuement la voûte céleste, dans silence qui s’impose devant une telle merveille. Il n’y a aucun bruit autour de nous, aucun vent ni aucune lumière, sinon une lune gibbeuse qui vient de se lever. Nous nous tenons fermement par la main, sans nous regarder. Pour s’émerveiller devant un ciel nocturne, les connaissances scientifiques ne sont absolument pas un passeport indispensable. Par contre, il faut, en plus du calme extérieur, faire taire le bruissement des pensées utilitaires, le flux des idées du quotidien, afin de se laisser imprégner par la magie et la paix et retrouver son innocence, admettre que notre vie n’est qu’un étincelle absolument infime à l’échelle cosmique. L’observation céleste est aussi une leçon d’humilité.
Devant nous, l’univers, immense. Dans un ciel sans nuage, éloigné de toute pollution lumineuse, deux mille étoiles sont offertes à nos rêveries contemplatives. Sous notre dos, la Terre qui nous propulse à environ 30 kilomètres par seconde – plus ou moins selon les saisons – autour du Soleil, lequel nous emmène à 230 ...