1. Fratrie "de Wintzt" (5)


    Datte: 06/04/2020, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    Après deux jours torrides, où Paul n’a cessé de me prendre, dans tout notre appartement, quand nous étions en ville, à l’abri d’un fourré dans un parc et même dans les toilettes d’un restaurant où il m’avait amené dîner, genre Gasthaus de l’ancien Berlin Est, et qui avait gardé son cachet ; Paul m’a enfin posé la question :
    
    — Pourquoi tu veux aller au domaine ? Dis-moi la vérité, Mein Liebe...
    
    Connaissant ma passion pour l’allemand, il mélangeait souvent les deux langues dans nos conversations, restant quand même, en majorité en français.
    
    Rêvant de lui faire avaler à son insu de magnifiques pilules, pas des bleues, mais plutôt de bromure, ironiquement bien sûr, sa fougue me convenait parfaitement, même si j’en avais quelquefois le corps meurtri, de la plus merveilleuse douleur qu’il soit.
    
    — Amour, difficile à tout t’expliquer pour le moment, tout se bouscule un peu dans ma tête, mais j’ai besoin d’y aller, de sentir l’odeur de nos ancêtres, sur cette terre qui fut la nôtre.
    
    — Je te promets de t’y amener, quand tu veux.
    
    — Ce Week-end alors, OK ?
    
    Sous ses airs d’horrible macho, tout comme moi ; pour lui, Paul me vénérait et à condition que je lui laisse le plaisir de prendre lui-même les décisions, jamais nous ne nous étions opposés. Comme je vous l’ai dit à maintes reprises, notre fusion était parfaite.
    
    Le vendredi en fin d’après-midi ; nous avons pris la route pour Görlitz, pas très loin de Berlin ; mais à un jeu de pierre de la frontière polonaise. ...
    ... Paul, en homme attentionné qu’il était, avait déjà réservé pour nous, une chambre dans le meilleur hôtel de la ville. Heureusement, en territoire allemand, nous n’avions pas besoin de présenter nos deux pièces d’identité.
    
    Dès notre arrivée, après nous être enregistrés, et que nos bagages soient pris en charge, le réceptionniste nous a demandé de patienter un instant, et nous a conduits dans un petit salon.
    
    Nous avons vu un homme d’un certain âge, avec une très belle stature, se présenter à nous, serrant la main de mon frère avec respect et une simple inclinaison de la tête envers moi :
    
    — Vous êtes Monsieur Paul de Wintzt ?
    
    — Oui.
    
    — De la famille Ducale ?
    
    — Euh... Oui...
    
    — Bienvenue sur vos terres Ihre Hoheit, après toutes ces décennies, et permettez-moi de vous offrir le champagne, français bien sûr, qui vous attend dans votre suite, pour vous et votre ami.
    
    — Je vous remercie pour votre attention, elle me touche beaucoup.
    
    Accompagnés du réceptionniste, nous nous sommes rendus à ce que nous croyons être notre chambre, mais qui en fait était la plus belle suite de l’hôtel Budapest, prestigieuse, à laquelle nous ne nous attendions pas dans une ville comme Görlitz. Quand Paul a voulu émettre un son, l’employé s’est juste incliné devant lui avec un sourire respectueux, et nous a laissés seuls.
    
    Interloqué, Paul a parcouru de ses yeux perçants, ce cadre somptueux, et m’a pris dans ses bras, m’a amené dans la chambre, et m’a jeté sur le lit. Ses prunelles ...
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