1. 53.5 Fresque estivale toulousaine.


    Datte: 02/04/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... momentanément la ville en raison de la pause estivale, une faune masculine plus « locale » semble gagner en visibilité.
    
    Par moments, j’ai comme l'impression qu’il n’y a que des rugbymen en ville ; comme si 100 ans de ballon ovale, « tété » par le p’tit toulousain depuis le berceau et ce, depuis plusieurs générations, avaient produit une modification génétique dans l’ADN du mâle haut-garonnais, le rendant naturellement charpenté, musclé, typé rugbyman.
    
    Certes, dans les rues, dans les terrasses des restos, des cafés, il n’y a pas que du bogoss ; mais mon regard très sélectif aimante à coup sûr mon attention vers ce type de spécimen.
    
    Bien sûr, il n’y a pas non plus que du bogoss rugbyman ; car il y a le modèle p’tit footeux aussi.
    
    Le foot ayant un avantage sur le rugby, celui de pouvoir se jouer n’importe où, n’importe quand, n’importe comment, il permet d’assister parfois à des scènes d’une beauté renversante.
    
    Place de la trinité, en plein après-midi, le soleil cogne, le vent d’Autan souffle ; juste à côté de la fontaine circulaire, quatre mecs improvisent un petit mach de foot.
    
    Au menu, sourires, franche rigolade, bonheur d’être entre potes ; et aussi, au gré des sprints de mollets musclés courant derrière le ballon rond, t-shirts caressant les torses, se soulevant légèrement, laissant entrevoir furtivement un élastique de boxer, un bout de peau du dos, une chute de reins, la naissance d’abdos ; de shorts qui bougent, moulant de jolies fesses, de ...
    ... baskets crissant sur le goudron chaud ; peau mate, peau bronzée, peau plus claire, cheveux courts, brushing défaits par le mouvement et la chaleur, transpiration des corps, la peau des visages empourprée, l’effort donne chaud, les mecs ont chaud, ils sont heureux.
    
    Un coup de pied un peu trop zélé et le ballon finit dans le bassin inférieur de la fontaine ; l’un des mecs, « débardeur chocolat », va le récupérer ; il se faufile entre deux des trois statues se tournant le dos et tenant le bassin supérieur avec leurs ailes ; et là, sentant l’appel de la fraîcheur toute proche, tel un labrador devant une flaque d’eau, il oublie le ballon et il trempe sa tête, ses épaules et ses bras dans l’eau froide. Éclaboussure
    
    Il en ressort avec les cheveux trempés, en bataille, le visage ruisselant, le débardeur absorbant peu à peu l’eau glissant le long de son cou. Tel un labrador, « débardeur chocolat » se secoue dans tous les sens, il balance de l’eau de partout. Et lorsqu’il tape le ballon pour la remise en jeu, là encore ça éclabousse partout. Et c’est juste beau à pleurer.
    
    Un bogoss se montre et je suis dingue, un « petit con » se montre et tous les soucis disparaissent, sa présence éphémère m’accapare entièrement et m’offre cet intense bonheur, le frisson magique, sans cesse renouvelé et infiniment inspirant, le frisson de l’insaisissable beauté masculine.
    
    « Un seul être manque et tout est dépeuplé »… mais aussi « « un bogoss passe et, pendant un instant, tout est repeuplé ...
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