53.5 Fresque estivale toulousaine.
Datte: 02/04/2018,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
C’est beau, Toulouse, l’été. Lorsque le soleil cogne dur pendant de longues journées, donnant cet éclat doré aux façades en briques roses ; lorsque ses fontaines, ses espaces verts, le vent d’Autan aident à oublier les températures caniculaires ; lorsque, au coucher du soleil, les quais de la Garonne offrent un havre de fraîcheur et de détente aux toulousains.
C’est beau d’être en vacances après avoir obtenu son bac ; et ressentir ce sentiment d’accomplissement, d’être à jour de tout : un sentiment qui, à partir des années fac, ne sera plus jamais aussi entier.
L’été après son bac, c’est aussi la période magique où l’Avenir se dresse devant soi, avec un grand A, avenir neuf, encore vierge, tout entier à écrire, rempli de tous les possibles, mais dont on ne mesure souvent toutes les potentialités, tous les infinis choix à portée de mains (et de volonté) que lorsque celui-ci s’éloigne trop inexorablement.
Certes, le bonheur d’avoir passé le bac s’accompagne à l’inquiétude grandissante de voir une page de ma vie se tourner. J’ai à la fois très envie de découvrir mes nouvelles études, ma nouvelle vie, mon propre studio ; mais j’ai aussi très peur de voir la nouvelle page s’écrire avec le nom de mon Jérém n’y figurant qu’en souvenir.
Mais en attendant, c’est l’été, l’avenir est devant moi, je n’ai de comptes à rendre à personne ; j’ai la chance d’avoir une famille qui peut me permettre le luxe de passer tout l’été avant ma rentrée à la fac à ne rien ne faire d’autre ...
... que glander. Mis à part tenter d’avoir mon permis.
Oui, c’est l’été et je suis follement amoureux. Et c’est beau d’être amoureux, tellement bon ; même si celui que je connais, ce n’est pas l’amour le plus simple à vivre qui soit. Mais qu’importe, l’amour est toujours beau, du moment qu’il nous habite.
Je suis un garçon chanceux. J’ai connu le sexe avec un canon de mec, un petit dieu tombé du ciel, un sacré étalon au pieu, mon Jérém.
Sacrées révisions de math… je ne sais même pas comment j’ai osé lui proposer ça.
Certes, depuis le premier jour du lycée, je mourais d’envie de le serrer contre moi, de le couvrir de bisous ; petit à petit, cette envie de tendresse s’était mélangée à des envies naissantes, puis grandissantes, de lui faire des trucs de plus en plus torrides, de lui offrir un plaisir géant.
Deux obstacles insurmontables, cependant, sur le chemin de ce besoin profond : son goût prononcé et affiché pour les filles, et ma timidité doublée d’une profonde maladresse.
Trois années de lycée à me consumer en le regardant, chaque jour plus beau et sexy que la veille, trois années à me dire que jamais il ne se passera rien avec ce bobrun au sourire incendiaire.
Un grand esprit a écrit : « Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde ».
Pendant trois années de lycée, il ne s’est rien passé. Puis, un jour, j’ai osé. En balbutiant, j’ai osé. Alors qu’à ...