Il faut sauver Revebebe
Datte: 26/03/2020,
Catégories:
amour,
cérébral,
nonéro,
Humour
aventure,
revebebe,
Auteur: Padoum, Source: Revebebe
... poussière. Le couloir s’était effondré.
— Whoua ! Comment t’as su qu’ils arrivaient ?
Je regardai Atchoum d’un air égaré. Puis je me secouai :
— La Centrale !
— Hein ?
— La Centrale ! comment on va à la Centrale ?
Il haussa les épaules.
— J’suis plus correcteur depuis des lustres. Lilas était pas née que j’y étais déjà plus.
À peu près toute la pression que j’avais subie depuis le matin se manifesta alors. J’attrapai Atchoum par son col, le soulevai de terre et lui hurlai :
— Tu vas pas me faire croire que tu ne sais pas où elle est. Tu passes ta vie à lutiner les nouvelles correctrices, alors tu vas bouger ton gros cul et nous conduire à la Centrale. Tout de suite !
Une main posée sur mon épaule me sortit de ma crise d’hystérie aussi brusquement que je l’avais commencée. Je lâchai le barbu qui retomba sur le sol. Merleene affirma calmement :
— Padoum, calme-toi. On y va.
Elle marcha résolument vers le fond de la salle.
— Non… Revebebe… Il faut sauver Revebebe !
— Padoum, t’étais pas là quand il est tombé…
— Vu ce qu’il s’est pris…
— Il est mort. Du moins je lui souhaite.
— Non… non… Il faut l’emmener…
Je me précipitai sur lui.
— Il respire encore. Il est vivant.
— Padoum…
— Padoum, il s’est pris…
— Non. Elle a raison. On l’emmène. Il vaut mieux qu’il meure avec nous. S’ils le prennent vivant…
Je jetai un air éperdu de reconnaissance à Catsa. Patrik s’empressa de vider deux blocs-tiroirs à roulettes.
— Posez-le là-dessus, ...
... ça ira.
Je m’empressai de soulever la tête, Merleenne se mit à ses pieds, et Catsa et Atchoum chacun d’un côté.
— À 3 : 1, 2, 3, dit Merleenne.
Il était bien plus lourd que ce que j’aurais cru. Son bras, inerte, ballait et faillit nous faire louper la manœuvre. Il ne poussa pas un soupir. Me rappelant mes cours de secourisme, je le palpai rapidement pour déceler une hémorragie.
Une plaie à la cuisse. J’eus un haut-le-cœur en comprenant que la balle l’avait traversée. Plusieurs brûlures sur sa manche, mais apparemment il n’avait été que frôlé. Une plaie à la tête, sans doute la chute. Et…
— Dieu soit loué, il portait un gilet pare-balles !
— Il aurait pu nous en fournir aussi… quel égoïste !
- Ça va peut-être aller, alors. Il saigne pas tant que ça, l’artère a pas dû être touchée…(6)
— Ouais, mais il est dans les vapes depuis un bail, quand même !
— Bon, faut vous servir le thé et les petits gâteaux ou on file ?
Le bloc-tiroir à roulette n’est pas la civière la plus pratique qui soit. Nous avions beau vouloir être aussi prudents que possible, le patron manquait de tomber à chaque changement de direction. Il ne réagissait toujours pas, mais son front se couvrit de sueur. Je l’exhortais à mi-voix de tenir, en tentant de lutter contre la panique.
— Bon sang, tais-toi, ou j’t’envoie dans les vapes aussi !
— Calmez-vous un peu. On arrive.
L’assurance de Merleenne me rendit une partie de mes esprits. Je levai les yeux sur les couloirs de béton : rien ...