1. Il faut sauver Revebebe


    Datte: 26/03/2020, Catégories: amour, cérébral, nonéro, Humour aventure, revebebe, Auteur: Padoum, Source: Revebebe

    — Padoum ! Tu crois que c’est le moment de raconter ta vie ? Y a pas de réseau, de toute façon, arrête de perdre ton temps !
    
    Je n’ai pas entendu ce que Crinoline a murmuré à Atchoum. Par contre, je discerne parfaitement le : « Ces gonzesses ! » méprisant qu’il lâche en s’éloignant.
    
    La pièce où nous sommes est vaste, haute de plafond, et me donne la chair de poule. Aménagée comme une sorte de théâtre, si on excepte les larges banquettes qui remplacent les fauteuils. Et l’aménagement de la scène, qui ressemble plutôt à une salle de torture médiévale qu’autre chose. Heureusement nous l’avons trouvée vide. Catsa dit que c’était un coup de chance. Vu là où nous sommes, nous aurions pu déboucher dans un endroit bien pire.
    
    Je frissonne et me replonge sur mon terminal. Je ne veux pas penser à ce qui se passe autour. Mais revenir sur les dernières heures que nous venons de passer n’est pas une alternative réjouissante.
    
    Je repense soudain à la curieuse expression de Pattie lorsque la porte s’était refermée. Elle avait eu l’air surprise, oui. Mais soulagée, également.Peut-être souhaitait-elle, elle aussi, que tout soit mis en œuvre pour venir en aide au patron ?(2)
    
    J’avais couru dans les couloirs, la gorge en feu, le doigt sur la détente de mon revolver, en dépit de toute prudence. Je courais vers ma perte et je le savais. Mais je n’en avais cure.
    
    Le patron avait eu raison, une demi-heure auparavant, quand il m’avait crue capable de mourir pour Revebebe(3). Il ...
    ... avait juste commis une légère erreur d’appréciation. J’avais consacré ma vie au site. J’étais prête à la donner pour l’homme. Des cris, des bruits de chocs, des gémissements me parvenaient. Je m’arrêtai pour reprendre mon souffle, puis m’approchai, à couvert, de ce qui restait de la porte du QG.
    
    Ce que je vis m’épouvanta.
    
    Patrik(4) était à terre, roulé en boule. Deux officiers de la PAV le frappaient à coup de pied pour lui faire lâcher une arme. Il avait encore le courage de rire, l’andouille :
    
    — Les mollets, les mollets, vous avez oublié les mollets !
    
    Dans le coin, je reconnus Atchoum, recroquevillé sur lui-même. Une sorte de tas de chiffons gisait à côté de lui, et j’eus un frisson en me rendant compte qu’il s’agissait sans doute de l’un d’entre nous.
    
    À deux pas de là, Catsa et Merleenne, acculés contre un mur, tenaient tête à une dizaine d’agents. Abasourdie, je les regardai faire : on les aurait crus devant des verbes mal corrigés, tant ils semblaient détendus. L’un rechargeait pendant que l’autre visait, tranquillement. Les sbires de la PAV étaient aussi surpris que moi, de voir ce petit monsieur tranquille et cette jolie femme réagir avec tant d’unité. Et tombaient les uns après les autres sans songer à se défendre. Ou alors…
    
    — Essayez de les prendre vivants ! Personne ne sait à quoi il ressemble, il peut être n’importe lequel. Visez les jambes, bon dieu !
    
    Sans réfléchir, je levai le bras et tirai en direction de celui qui avait crié. Une rafale de ...
«1234...9»