1. Gisant


    Datte: 01/04/2018, Catégories: fh, hplusag, inconnu, hotel, amour, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme nopéné, portrait, regrets, Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    ... menace, où tout se bouscule, où on n’est pas trop de deux pour décider de ne plus rien décider.
    
    Répondant à la délicate insistance de son regard, elle s’ouvre et s’offre à lui. Il prend sa main et la pose entre ses cuisses. Une douce chaleur monte entre ses reins. Elle se prend à désirer ses lèvres et sa langue, laisse consciemment monter en elle l’envie d’un long et très léger baiser sur son intimité.
    
    Les yeux grands ouverts, elle commence à se caresser, suivant dans ses yeux la progression de son propre plaisir. Quand tout est accompli, il recueille son orgasme les deux mains posées sur son ventre. Un geste troublant dont elle a perdu l’habitude, un geste de tendresse qui prolonge agréablement l’excitation des caresses.
    
    Une étrange torpeur s’empare d’elle. Il la contemple, la caressant des yeux aussi respectueusement que du bout de ses doigts. Sans en avoir l’air, il se met à investir chaque parcelle de son corps, fouillant délicatement, frôlant, pénétrant avec une incroyable légèreté. Elle voit croître son désir, ne se retient plus de prendre sa tige dressée entre ses mains, pour mieux ajuster ses lèvres sur le bout palpitant.
    
    Elle cesse sa caresse lorsqu’il crispe ses doigts dans sa chevelure, juste avant de perdre pied. Plus tard, elle le reprendra en bouche, s’il veut bien s’abandonner. Peut-être. Qu’importe, elle se sent si bien contre lui, tous les possibles à portée de mains.
    
    ooo000ooo
    
    Je te regarde. Sans émotion. Le jour va se lever. Si au moins ...
    ... il me restait les larmes. J’ai essayé, je n’y suis pas arrivée. Plus rien ne coule. J’ai plus pleuré au cours des trois derniers mois, que je n’ai pu mouiller entre tes bras depuis que nous nous désirons. Mes yeux sont maintenant aussi secs que mon vagin délaissé.
    
    Une douloureuse sérénité s’est emparée de moi. À bien y regarder, ce n’est pas le gisant qui symbolise le mieux notre couple. Il nous manque cette attitude béate ou souriante qui le caractérise. Non, ce qui m’étreint à l’instant où tu vas te réveiller, au-delà de la peur de la fin, c’est une incoercible sensation de délitement, de putréfaction de notre amour. Celle qu’exprime le transi.
    
    A défaut d’une photo de mes charmes, c’est celle de ce cadavre qui tend son cœur vers le ciel que je vais accrocher à l’écran de ton ordinateur (2). Ou plus proche de notre triste réalité, pour être sûre que tu comprennes l’étendue des dégâts, celle de ce défunt qui tente, cache son sexe putréfié de ses mains squelettiques(3).
    
    Il faut que je me remette à vivre avant que je ne te haïsse. Il me reste si peu de temps avant de ressembler à la femme du Cauchemar, ce marbre terrifiant que nous avons vu ensemble au Musée des Augustins (4).
    
    ooo000ooo
    
    Ils n’ont pas fait l’amour. Imbriqués comme ils sont, ils ont sans doute été bien au-delà, dans l’intensité d’une découverte en pleine lumière. Il fallait cela pour chasser les ombres, il fallait cette incantation, le désir sans attente, l’attente sans impatience, l’impatience sans ...
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