Méli-Mélo - Histoires de Sexe

Méli-Mélo

... Que vont-ils chercher là ?

— Je crois que tu as raison. Mais moi je pense qu’elle… Reste là. J’ai une idée. Je reviens, dit Thomas, et nous l’entendons monter les escaliers.

Pendant son absence, Franck et moi restons silencieux. J’ai l’impression que lui aussi se demande à quoi peut bien penser mon mari.

Je l’entends revenir.

— Qu’est-ce que tu veux faire avec ton mobile ? Des photos ? remarque Franck.

Manifestement, Thomas est revenu avec son téléphone.

— Allô ! Oui ! Salut c’est moi, Thomas. Tu vas bien depuis que tu es venu à la maison ?
— …
— Je t’appelle parce que nous avons un problème à la maison. Au sous-sol.
— …
— Écoute, je ne connais pas le détail ; c’est Armelle qui m’a prévenu. Une fuite, je crois.
— …
— Ce serait bien si tu pouvais passer. Moi, je ne suis pas là-bas, mais Armelle si.
— …
— Cinquante minutes ? Ah. Tu ne peux pas plus tôt ?
— …
— Parfait. Si tu ne déposes pas tes ouvriers avant, tu dis en dix minutes. Mais c’est parfait. Armelle se fera un plaisir de leur servir à boire pendant que tu regardes le problème de fuite.
— …
— Oui. La porte sera ouverte. Elle va ranger un peu pour te laisser de la place. Entre. Tu connais le chemin.
— …
— Roman, t’es un pote. Je te revaudrai ça. Je suis sûr que ma femme va trouver comment te remercier. Salut.

Mais c’est que mon coquin de mari me servirait mon scénario ? C’est du réchauffé. En plus, je sais pertinemment que le réseau ne passe pas au sous-sol. Raté, mais c’est bien ...

... essayé.

— Un peu de patience, ils vont bientôt arriver, insiste Thomas. On va se cacher derrière… derrière ce rideau. Franck, aide-moi à l’accrocher… Oui, parfait. Tiens, mettons ces chaises pour que ce soit plus confortable ; cela risque de durer un moment.

Les deux hommes rient.

— Ils viennent à combien ? demande Franck.
— Quatre, si j’ai bien compris. Cela devrait suffire pour satisfaire notre coquine.

Des gamins. Ce sont des gamins qui jouent. Mais moi je sais que tout cela n’est que du flan et que la conversation est totalement bidonnée. Le réseau ne passe pas ici. Alors…

Le silence s’installe. Pas de tic-tac comme dans ma chambre avec la pendule de ma grand-mère, mais le ronflement régulier de l’accélérateur du chauffage.

Combien de temps vont il me laisser ainsi et venir m’avouer leur blague ? Pour un peu, ils m’auraient excitée avec leur plaisanterie. Peut-être qu’eux vont avoir recouvré des forces et qu’ils pourraient… Un devant, un derrière… Ce serait bien…

— Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Pourquoi toutes ces fringues par terre ? Les gars, restez là. Je vais voir en bas.

Les marches grincent.

— Armelle ? Armelle, tu es en bas ? dit une voix que je reconnais facilement.

Mais ce n’est pas possible ! Comment ? Je suis certaine que le réseau ne passe pas. Nous n’avons pas de fixe. Alors ?

Merde. Je suis chez F… mais Thomas est chez B… Je n’avais pas pensé à cela.

— Armelle ? Mais qu’est-ce que tu fais comme cela… dit Roman alors ...