1. Luce, bourgeoise adultérine malgré elle (4)


    Datte: 10/03/2020, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Reveevasion, Source: Hds

    ... l'échappa volontairement par terre. Servilement, l'homme s'accroupit pour la ramasser et la femme perfidement posa un pied pour la bloquer au sol. Interloqué par ce geste qu'il était incapable d'interpréter, il leva ses petites lunettes qui rencontrèrent le sourire énigmatique de la cliente. Pour toute réponse à son interrogation muette, elle avança son autre pied en l'écartant suffisamment pour que le visage du quincailler se retrouve sous sa jupe. Il baissa aussitôt son visage craignant un piège. Car ce ne pouvait être qu'un piège. Il vit les fins escarpins avec la petite fleur posée comme un appât supplémentaire superflu. Les doigts de sa main gauche restaient coincés sous le poids de la revue poussiéreuse.
    
    - Que faites-vous Bouchardon ? dit-elle avec malice et sur un ton autoritaire.
    
    - C'est que madame… C'est que mes doigts sont coincés par votre pied, protesta-t-il avec une niaiserie qui faillit la faire rire aux éclats.
    
    - Mais, Bouchardon, que voulez-vous faire de vos doigts ? ironisa-t-elle en prolongeant ainsi le supplice du quincailler.
    
    - Mais, madame pour prendre le catalogue ! se crut-il bon d'ajouter comme s'ils ne pouvaient servir qu'à cela.
    
    Luce comprit qu'il fallait porter l'estocade pour ne pas s'enfermer dans un quiproquo ridicule, d'autant plus qu'elle commençait à ressentir le trouble de la situation.
    
    - Croyez-vous, Bouchardon, que vos doigts ne seraient pas plus utiles ailleurs ? et elle souleva son pied de la brochure, ce qui lui permit ...
    ... d'écarter un peu plus ses cuisses au-dessus du visage du quincailler.
    
    Celui-ci redressa sa tête comme s'il avait mal compris ou pas entendu les paroles de sa cliente et il se vit prisonnier d'une coupole aussi inattendue que sidérante aux richesses étourdissantes : les jambes fines moirées de soie aux reflets mystifiants ; les cuisses dont la générosité plastique tendaient les bas accrochés aux jarretelles rouges comme aux haubans d'un vaisseau fantôme ; la bande crépusculaire de l'ourlet des bas offrant une correspondance brutale de l'obscur de la soie noire au clair de la chair découverte ; le triangle sulfureux voilé d'écarlate et bombé de ce mont que Vénus s'approprie.
    
    Luce se surprenait à goûter pleinement cet instant où elle ensorcelait le pauvre boutiquier en lui révélant ses trésors féminins alors qu'il n'aurait jamais osé même rêver d'une apparition aussi captivante qu'inconcevable. Elle eut envie subitement de sentir plus qu'un regard abasourdi la contemplant. C'est alors qu'elle lâcha :
    
    - Bouchardon, je vous autorise à caresser mes jambes !
    
    - Oh madame !
    
    - Je vous en prie faites-le ! Vous n'en avez pas envie ?
    
    Alors, le petit homme jusque-là inoffensif posa ses mains tremblantes sur les chevilles de la demandeuse et échappa un gémissement désarmant de satisfaction. Il remonta ses doigts le long des mollets gainés en suivant la fine couture.
    
    - Bouchardon que vos mains sont douces ! l'encouragea la voix qui s'adoucissait elle-aussi.
    
    Alors Luce ...