1. Luce, bourgeoise adultérine malgré elle (4)


    Datte: 10/03/2020, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Reveevasion, Source: Hds

    Les malheurs n'avaient pas tué son charme mais l'avait endurci
    
    Résumé des épisodes précédents
    
    Luce Saint-Sauveur, devenue bourgeoise provinciale au prix d'un mariage aux conditions plus que suspectes, se voit entraînée dans une consultation gynécologique inédite qu'elle aborde avec terreur pour en sortir bouleversée par la résurgence d'un plaisir refoulé pendant une quinzaine d'années.
    
    En sortant de chez le médecin, elle se remémore les conditions qui l'ont amenées à se donner, en 1944, à Paul Desmond, espion de la résistance dans la police d'occupation, qui lui a révélé, au péril de sa vie, les conditions dans lesquelles son mari l'avait cruellement trahie.
    
    Libéré mais pas réhabilité, Paul Desmond décède et fait de Luce son exécutrice testamentaire spirituelle en lui demandant d'exécuter leur vengeance mutuelle en utilisant les armes de la séduction, ce qu'elle entreprend en commençant par jeter le trouble dans le couple du gynécologue Régis de Joncour.
    
    4- la "serial seductress" entre en action
    
    C'est une Luce Saint-Sauveur transformée qui se réveilla le lendemain matin. Sa mission, en faisant d'elle une véritable "serial seductress" ou si l'on préfère une séductrice en série, lui apportait double satisfaction : celle d'accomplir un devoir de justice chevaleresque et celle de profiter de la situation pour en tirer une jouissance sexuelle qui l'avait hélas fuie pendant ses vingt premières années de mariage vouées au respect de la fidélité conjugale.
    
    Pour ...
    ... ce premier acte, son choix se porta sur le mari de la plus virulente des cancanières locales. Vêtue de son uniforme de conquête, tailleur noir et dessous écarlates, elle se dirigea, de sa démarche chaloupée qui trouvait l'harmonie de son équilibre entre provocation et élégance, vers la rue de la République où Gaston et Thérèse Bouchardon prospéraient dans une boutique fourre-tout dépassant largement son intitulé inévitable de "Quincaillerie République". En fait "la Bouchardon", ainsi que l'on disait communément, était le dictateur de cette échoppe d'une autre époque. Son époux qu'elle ne se contentait donc pas d'écraser en taille et en poids, ressemblait à un personnage de Dubout : crâne tonsuré, nez aux narines s'élargissant sous des petites lunettes rondes minimalistes, grosse moustache hirsute noire, menton rentré. Sa petite taille et sa fausse maigreur disparaissaient sous une blouse grise de potache sans ambition et saturé de frustrations.
    
    Thérèse Bouchardon, sous prétexte de faire ses courses à neuf heures, avait l'habitude de faire le tour des boutiques alentour pour recueillir les potins de la veille et en répandre tout autant. Sachant le Gaston seul à la boutique, Luce y entra dans un concert de sonnette qui fit apparaître le petit homme comme les trois coups au théâtre font ouvrir le rideau. En découvrant la visiteuse inattendue, il faillit avaler ce qui lui restait de menton. Ayant coutume de se taire dans les circonstances exceptionnelles, le quincailler sembla ...
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