Collision
Datte: 28/02/2020,
Catégories:
fh,
inconnu,
uniforme,
grosseins,
bizarre,
hotel,
douche,
amour,
contrainte,
entreseins,
Oral
69,
préservati,
hdanus,
délire,
Auteur: Radagast, Source: Revebebe
... et un pull à col roulé noir. Des ballerines, une veste, et le tour était joué. Une paire de lunettes de soleil, pas de maquillage, des lentilles de contact bleues : elle passerait inaperçue. Si elle devait en finir ce soir, ce serait dans la plus belle ville du monde.
—ooOoo—
Aurélien Finel se sentait seul. Un mètre soixante-quinze, brun, vingt-cinq ans, les yeux noisette, de petites lunettes pour la myopie, désespérément banal, ni gros, ni maigre, pas trop moche, il passait pourtant inaperçu. Personne ne faisait attention à lui. Invisible il avait été au lycée et à la fac ; invisible il était au travail. Personne ne faisait attention à lui. Tout compte fait, il n’était même pas invisible ; l’homme invisible avait une particularité, lui. Il n’était pas invisible : translucide, transparent seraient des termes plus adaptés. Un terme peu usité de nos jours lui allait bien : falot.
Sa timidité maladive n’arrangeait pas les affaires, elle était même la cause de sa solitude.
Pas d’amis, pas de petites amies, il se sentait désespérément seul. Il avait pourtant un bon travail, un bon salaire. Intelligent, le sens de l’humour, mais désespérément translucide. Ses voisins ne le connaissaient pas, ses collègues de bureau pas plus.
Même des séances de musculation ne l’avaient pas sorti de l’anonymat. Seule sa grand-mère s’intéressait à lui, de temps en temps. S’il venait à disparaître, ses connaissances mettraient du temps à s’en rendre compte.
Transparent il avait ...
... été, transparent il est, transparent il restera.
À la télé, une chanteuse américaine faisait la promotion de son dernier album. Un présentateur vieux beau obséquieux lui faisait la lèche, et ses assistants riaient de ses blagues à deux balles. Aurélien la connaissait de nom. Comment ne pas la connaître ? Impossible d’échapper à son visage dans la presse écrite, à ses chansons à la radio ou à la télé comme ce soir. Elle ne faisait que son job, vendre ses disques.
Il enviait cette jolie femme ; elle devait vivre entourée d’une nuée d’admirateurs.
Aurélien Finel commençait une redoutable déprime.
Il se décida à sortir ; prendre l’air lui ferait du bien, même s’il était un peu tard. Un jean, un tee-shirt, une veste, des baskets, et dehors. Il commençait à faire sombre en cette fin septembre, mais la soirée était douce. Il prit la direction du canal.
Il ne fait pas bon se promener sur les quais lorsque l’on fait une très grosse déprime.
—ooOoo—
Maurice Michon, cinquante-sept ans, retraité de la RATP. Sa particularité : un ventre proéminent, dû à l’abus de boissons houblonnées dans les bars du quartier. Ses collègues lui répétaient qu’il pouvait prendre sa douche sans se mouiller la queue :
— Ton durillon de comptoir fait parapluie !. Il devait aussi à la bière son teint couperosé. Outre son bedon et son teint rubicond, Maurice Michon est chauve et moustachu.
Maurice veut faire quelque chose du reste de sa vie. Trente-cinq ans à faire La Défense-Château de ...