Cueillette en forêt - Histoires de Sexe

Cueillette en forêt

... ? En suivant son geste, je constate qu’elle me montre son paquet. Son paquet ? En quoi cela me concerne ?

Et puis je comprends. Comme le mien, aucun expéditeur, aucune publicité dessus, juste son adresse. Je la regarde. Aucune moquerie, aucune ironie, aucun reproche. Malgré tout, je ne sais que répondre.

— Oh, du Cointreau ! Vous aimez ? Moi aussi ! dit-elle comme si elle comprenait ma gêne.

Enfin je me retrouve dans mon élément de maîtresse de maison.

— Oui j’aime beaucoup. Vous voulez bien m’accompagner ?

Je n’entends pas vraiment sa réponse, déjà je vais dans la cuisine pour rapporter des glaçons. Lorsque je reviens, elle s’est assise sur le canapé et est en train d’examiner les emballages.

— Ils ont vraiment de très bons produits. Vous en êtes contente ?

Maryse m’en parle comme si c’était des objets classiques. Elle semble à l’aise. Heureusement elle n’attend pas ma réponse et continue.

— Je vois que vous avez choisi le plug métal. Je me suis toujours demandé si ce n’était pas trop lourd. Ça vous dérangerait de me le montrer ?

Lui montrer le plug ! Si elle veut ! Je ne suis pas à cela près.

— Bien sûr. Si vous voulez.

Je vais répondre que je vais le chercher, mais réalise qu’il est encore en moi. Je me suis endormie avec, je me suis réveillée avec. Quoi dire, maintenant que j’ai dit oui.

— C’est-à-dire….

Je bredouille, comme une gamine prise en faute. Je ne sais si c’est mon attitude ou ma façon de baisser les yeux, toujours est-il ...

... qu’elle comprend.

— Non ! C’est pas vrai ! Il est avec vous !

Alors nos regards se croisent et nous partons dans un énorme fou rire qui me fait craindre un moment que j’expulse le plug sous les secousses de ce rire nerveux, mais libérateur.

Quelques minutes plus tard nous bavardons. J’avoue une liberté retrouvée bien malgré moi et mon ignorance dans ce qu’elle semble connaître parfaitement. L’alcool n’est pas étranger à notre nouvelle amitié. Spontanément elle me tutoie. Plus difficilement je m’y emploie. Je fais plus de confidences à cette femme, que je connais à peine, qu’à mes amies de longue date. J’ose même lui demander ce qu’elle a commandé.

Sans hésiter elle ouvre son colis. Sa commande s’étale sur la table. De la lingerie, enveloppée dans des sachets. Des menottes, une, non, deux paires. De la corde, rose, bleue. Une boîte plus grosse. Un gode, mais différent. Elle doit comprendre que je suis intriguée. Elle en sort l’objet et ses accessoires. Je dois avoir l’air idiot car elle assemble l’engin.

— Cela se met comme ceci. Ceci se met comme cela. On peut changer la taille.

Tout en m’expliquant, elle positionne l’engin. Je comprends son usage. Usage double. Bon d’accord et alors ? Quel intérêt ?

— C’est pour mon mari. Il aime bien.

Je suis gênée pour elle. Est-elle en train de m’expliquer ce que son mari aime ?… Je savais que cela existait, je ne suis pas demeurée à ce point. Il faut bien que les gays trouvent leur plaisir. Mais un homme et une ...