Séparation attachante
Datte: 26/02/2020,
Catégories:
h,
fh,
inconnu,
vacances,
jardin,
douche,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
pénétratio,
portrait,
lettres,
amourdura,
regrets,
Auteur: Collectif Antilogies, Source: Revebebe
... Monsieur, ils sont une poésie, plus qu’une fantaisie. Fantaisie est affaire d’une nuit, tandis que poésie serait celle d’une vie. À ce jour, aucun n’a été digne de poésie. Souvenez-vous que je suis une jeune femme aux airs faciles, mais à la réalité difficile. Même si je m’amuse, avec un semblant de nonchalance ou d’impudeur, il n’en reste pas moins un acte pur et intense, qui ne se mesure pas dans le temps mais par la force qu’on lui accorde.
Pour en revenir à vos attaches : des regards, durant mon périple, il y en a eu à chaque rencontre, d’une rare authenticité. De ces gens qui n’ont plus que cette reconnaissance comme raison de survie et rendent ainsi leur quotidien vivable. Des pensées aussi, pas forcément liées aux précédents ; sinon, elles resteront un mystère. Traversant la méditerranée, bravant les conflits, elles étaient agréables et douces à imaginer, dans l’attente de mon retour. Aussi douces que le velours, d’un amant impatient de me retrouver pour m’enlacer, m’étreindre, me faire fondre de plaisir, torturé par la séparation. Vaste programme…
Pourtant, je reste indifférente et ne suis pas pressée de rentrer. J’aime cette forme de détresse suscitée par la distance, dans laquelle je me sens désirable et désirée. Peu importe que cela soit futile et/ou éphémère. Elle flatte mon ego.
Et puis surtout, je crains de perdre cette intimité avec moi-même, dès lors que je reprendrais mes masques pour mieux me fondre dans la masse.
***
Lu le 29 ...
... décembre
Madame, si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes de retour. Je vous ai promis de vous avouer ce que j’avais déposé dans vos bagages. Il est temps de le découvrir, si tel est votre désir.
Il y avait d’abord l’image d’un homme et d’une femme dans un parc, un jour tiède de printemps. Ces deux, dont je ne sais rien d’autre que la visible harmonie de ce qui les réunit, se sont trouvés, ou retrouvés, disons… sous un platane d’Orient. Ils se parlent, avec une émouvante intensité. La femme, habillée d’une robe légère, tient entre ses mains un livre que l’homme vient de lui offrir. Peut-être est-ce le symbole d’un mystérieux pacte. Ou le gage d’un improbable défi. Cap’ ? Pas cap’ ? Mais de quoi ?
Ils se parlent, longuement, sans se quitter des yeux. Enfin, l’homme entraîne la femme, main dans la main, vers un banc libre non loin de là. Elle s’y assied de manière à pouvoir d’emblée glisser ses pieds entre les mains masculines. Amusé, à peine étonné de cette impertinence, il commence un très lent et, apparemment, très agréable massage. La jeune femme se laisse peu à peu envahir par le trouble que les caresses provoquent en elle. Elle finit par fermer les yeux.
Voilà pour la pensée et la douceur. Quant au regard, je renonce à poser le mien plus longtemps sur ce couple. Tant de tendre complicité rend envieux, et je n’ai aucune propension au voyeurisme. Je les laisse à leurs jeux et me contente d’imaginer de quelle manière, au gré des attouchements, la jeune femme va s’abandonner ...