1. Histoire des libertines (44) : Pauline Bonaparte, l’insatiable.


    Datte: 25/02/2020, Catégories: Dans la zone rouge, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... d’autre préoccupation que son propre confort et sa propre gloire, Pauline Bonaparte mérite un portrait plus nuancé. Pauline, derrière ce libertinage de façade, qui fait certes partie de son caractère, est une âme forte.
    
    Pauline fut même accusée d’entretenir une relation incestueuse avec l’empereur et il a été dit que c’est Joséphine qui la détestait et qui, sachant que le divorce se profilait, aurait été à l’origine de cette terrible rumeur.
    
    Comme avant elle la Pompadour, Pauline sera aussi une entremetteuse. Elle poussera une de ses dames d’honneur, Christine de Mathis, dans les bras de Napoléon. Et cela se passera après la séparation d’avec Joséphine et le mariage autrichien et, pour plus de discrétion, ça se passera chez Pauline ! Elle jouera à nouveau ce rôle de « pourvoyeuse » lors de son séjour à l’Ile d’Elbe.
    
    Dans le chapitre qu’elle lui consacré (voir ci-dessous la bibliographie), Juliette Benzoni écrit que Pauline éprouvait « presqu’autant de plaisir à étaler ses amants qu’à les séduire ».
    
    UNE PREDATRICE ?
    
    C’est le terme qu’emploie Pierre Lunel, ajoutant que « la collection est impressionnante ». Il cite une liste non exhaustive de ses amants, certains célèbres, comme Clément Metternich, alors Ambassadeur d’Autriche à Paris, ou le prince polonais Joseph Poniatowski, qui sera tué à la bataille de Leipzig, D’autres sont moins connus comme le capitaine Jules de Canouville, le baron de Septeuil, le comte Casimir de Montrond (1768-1843), un diplomate ...
    ... proche de Talleyrand, qu’elle rencontre à Spa, le colonel russe Kabloukoff, le capitaine Jean-Baptiste Duchand (1780-1849). Il y aura même dans son tableau de chasse le tragédien Talma.
    
    Pauline entretient ces relations successivement et parfois simultanément. Elle s’attache à certains de ses amants et sera très affectée par la mort de Canouville à la bataille de la Moskova, lors de la campagne de Russie. Canouville aura sans doute été le seul vrai amour de Pauline.
    
    Il a également été dit que Pauline était bisexuelle et n’hésitait donc pas à avoir des rapports saphiques.
    
    Malgré le nombre d’amants considérable qu’on lui prête, Pauline fut par exemple loin des exploits de la tsarine Catherine II. Elle a été qualifiée de nymphomane alors qu’elle était avant tout une hypersexuelle. Je renvoie aux nombreux textes que j’ai publiés au sujet de la différence entre nymphomanie et hypersexualité, qui repose en particulier sur le fait qu’une nymphomane multiplie les rapports sans être satisfaite et qu’elle ne parvient pas à maîtriser sa libido. Certes, je suis bien placée pour savoir que la frontière peut être poreuse et qu’il y a un risque réel de passer d’une hypersexualité qu’on essaie de maîtriser à une nymphomanie où il y a perte de contrôle.
    
    Sans doute au cours de son parcours Pauline a-t-elle franchi plusieurs fois cette frontière.
    
    Pauline me plait parce que, contrairement au reste du clan Bonaparte, elle était sincèrement attachée à l’empereur quand la fortune s’est ...
«1...3456»