Atelier d'artisanat - 1
Datte: 15/02/2020,
Catégories:
fh,
cocus,
voisins,
jalousie,
Oral
pénétratio,
extraconj,
Auteur: Passerose, Source: Revebebe
... Je suis curieux de constater comment elle aura encaissé cette nouvelle interruption d’un plaisir promis mais dérangé…
20 h 10, je sonne, Rose repeignée et rafraîchie m’ouvre avec un sourire figé. Elle sort sur le seuil inspecte les alentours à la ronde puis rentre après moi, un peu rassurée de n’avoir pas vu d’attroupement.
— Alors, tu as bien avancé ton ouvrage aujourd’hui ? Gilles n’est plus là ?
— Nous n’avons rien fait en réalité. Nous étions en train de disposer notre matériel et commencions à peine à entrer dans le vif du sujet quand sa femme est arrivée et lui a demandé de rentrer parce qu’ils avaient de la visite. Il s’est excusé et a disparu. J’aurais tellement aimé finir aujourd’hui ce que nous avions débuté.
Comme je la comprends. Se rend-elle compte du double sens de ses paroles ? La bouche parle de l’abondance du cœur. Assurément, elle aurait aimé achever ce qu’elle venait de commencer quand Sylvie est entrée. Son imagination débordante mérite d’être encouragée :
— Je suppose que ce n’est que partie remise. Tu penses qu’il reviendra jeudi prochain, pour parfaire votre œuvre et combler tes espérances ? Ce cirque va durer encore longtemps ? Je commence à perdre patience, et ces cornes qui poussent sur mon front vont bientôt éclairer les voisins.
— Tant pis si les voisins ont des idées mal tournées. Quand je commence quelque chose, je vais jusqu’au bout. Je suis désolée que ça te déplaise.
— Et sa femme, comment est-elle?
— C’est une belle blonde, ...
... apparemment très aimable, mais nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour faire connaissance ; ils sont partis presque aussitôt.
Blonde oui, aimable ? Le mot doit cacher un gros mensonge. J’entre dans ce concours, moi aussi je sais mentir :
— Chérie, j’ai oublié de te dire que je pars en réunion à Paris, mardi après-midi, je dormirai à l’hôtel et rentrerai mercredi en fin de journée.
— Que faut-il que je te prépare, mon amour?
La bonne épouse ! Ce déplacement ne la chagrine pas. L’orage est passé, le vent a chassé les nuages. Il ne reste plus de traces en dehors d’un léger tremblement des mains, un peu de sang dans le blanc de l’œil et des regards obliques vers la porte d’entrée, comme si elle craignait un retour de la mégère déchaînée qui l’a secouée et couverte de mots orduriers. Le câlin à l’heure du coucher me laisse de marbre, le jeudi soir après le tennis, je peux prétexter une saine fatigue et comme je ne tiens pas à déraper sur les sécrétions de l’amant de ma femme, je m’abstiens. Dans la masse des incertitudes qui m’écrasent, j’aurai une certitude au moins : celle de ne pas être le père de l’enfant que Rose pourrait concevoir. En effet je n’ai pas vu les amants prendre des précautions, sortir couverts comme dit De Chavanne.
— Chéri, tu me délaisses, est-ce que je ne te plais plus ? susurre-t-elle.
Elle est en manque, ma parole, en pleine période de frustration. C’est la première fois que je me dérobe depuis notre mariage, au risque de la précipiter plus ...