1. L'enfant maudit


    Datte: 14/02/2020, Catégories: nonéro, mélo, Auteur: Vivien, Source: Revebebe

    ... gorge étaient constituées pour produire des sons plus harmonieux, comme les silhouettes qui se promenaient dans le jardin. Il essayait régulièrement de les imiter, mais sans succès.
    
    Il restait souvent de longues heures à ne rien faire. C’était surtout le soir, à l’heure où tout s’assombrissait autour de lui. Les monstres nocturnes le hantaient et il voyait avec épouvante se profiler le spectre de la nuit. Il se couchait bien vite, rabattait les draps au-dessus de sa tête, et ne bougeait plus. Son cœur battait à se rompre, son corps tremblait, il haletait, éperdu d’une invincible peur panique.
    
    Un événement insolite se produisit : un soir, l’angoisse lui serrait tant la gorge que ses yeux se mouillèrent. Cela lui fit du bien. C’était la première fois qu’il ressentait ce soulagement. Cela venait surtout quand son cœur était le plus oppressé.
    
    Et puis, il y eut le visiteur.
    
    C’était au cours d’une de ces interminables et affreuses nuits qui le laissaient exsangue. Il était terrorisé, d’horribles chuchotements d’outre-tombe semblaient se coaliser autour de lui, des entités rôdaient dans sa cellule, elles allaient le prendre, elles allaient le dévorer, et personne pour lui porter secours ! Ses larmes coulaient, il était désespéré, quand tout à coup un rayon troua la pénombre. Il se redressa assis, ses yeux rencontrèrent d’autres yeux. Toute peur s’évanouit comme par instinct. Une créature qu’il distinguait à peine s’avança vers lui. Quand elle fut à ses pieds, elle ...
    ... s’accroupit en manipulant un drôle d’objet qui jetait des phosphorescences dans la pièce. La créature posa l’objet sur le sol, s’agenouilla, leva les mains, le prit dans ses bras et lui caressa doucement la joue. Alors, il éprouva quelque chose de si apaisant que ses paupières se ferment et qu’il s’endormit. Quand il s’éveilla, c’était le matin, la créature avait disparu.
    
    Elle se représenta le soir même, puis les soirs suivants, à heures régulières. Dès que son pas résonnait dans le corridor, c’était une joie, un bonheur inexprimables. Elle effleurait son front de ses lèvres et de ce contact naissaient des myriades de petites particules qui l’irradiaient d’une merveilleuse sensation de plénitude. Son souffle versait dans sa poitrine des trésors de bien-être ; il collait sa joue à la sienne en soupirant, passait sa main dans ses longs cheveux crépus, lui chatouillait la nuque et l’embrassait avec ferveur.
    
    Un soir, l’être l’avait rejoint et, assis à ses côtés, lui parlait en lui tenant la main. L’enfant ne comprenait pas ce qu’il disait, mais il écoutait comme une musique les paroles qui enveloppaient son âme d’un baume de félicité. Tout à coup, la porte s’ouvrit avec fracas, une voix stridente hurla, l’être bondit sur ses jambes et s’en alla en courant. Il ne reparut plus. L’enfant eut beau l’attendre, il ne revint pas. Alors, il enfouit sa tête dans entre ses jambes repliées, ne bougea plus et refusa de manger. Le plateau arrivait, il n’y touchait pas. Il songeait à ces ...
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