Pas d'obligation d'achat - Histoires de Sexe

Pas d'obligation d'achat

... faire de plus. Mais je veux bien y réfléchir.
— Et dans votre vie privée, siffle-t-elle avec impertinence, vous n’avez jamais été concerné par cette question ? D’après ce que rapportent mes collègues, ce ne sont pas les rencontres féminines qui manquent à votre palmarès.
— Je plaide coupable pour le nombre de rencontres si vous trouvez une norme pénale qui fixe des limites. Mais en matière de relations amoureuses, j’ai toujours été clair sur mes intentions, mes désirs et le peu de liberté que me laisse mon engagement politique. Sans vouloir être intrusif, pouvez-vous en dire autant ?

Craignant que l’ambiance tourne au vinaigre, le photographe préfère prendre le large, histoire de faire parvenir ses clichés à son journal dans les meilleurs délais. Contrairement à mon intention, je me retrouve seul avec la jeune femme, qui change complètement de registre.

— Je vous réponds volontiers, si ma petite personne vous intéresse vraiment. Mais je dois d’abord vous faire un aveu : je ne suis pas journaliste.
— C’est une caméra cachée ou vous trouvez amusant de me faire perdre mon temps ? répliqué-je, irrité de m’être laissé abuser par cette belle femme.
— Ni l’un, ni l’autre. Je vous rappellerai d’ailleurs que c’est vous qui m’avez choisie. Si je n’avais pas été enceinte, vous ne m’auriez même pas remarquée.

Je comprends mieux sa démarche, lorsqu’elle m’apprend qu’en réalité elle rend service à une amie, responsable d’une entreprise de protection de VIP. Son objectif ...

... était de tester avec quelle facilité le fait d’être une femme enceinte permettait de déjouer les contrôles de sécurité ou d’entrer plus facilement en contact avec des gens comme moi.

J’apprécie moyennement, mais je dois reconnaître que la question est pertinente. En plus, sa manière de parler, de capter mon attention, de s’impliquer personnellement me fascine. Finalement, le trouble que sa beauté et ses charmes épanouis provoquent en moi m’incite à rester en sa compagnie.

— Maintenant que je sais pourquoi vous êtes là, vous voulez bien me dire ce qui occupe vos journées, dans la vraie vie.
— Microentreprise de conseils de conceptions paysagères, audit de gestion des espaces verts, formation pour adultes en aménagements paysagers. J’ai aussi fait dans la clôture à mes débuts.
— Et maintenant vous faites dans la grossesse, en mode matrifocal, comme vous le disiez si élégamment.
— Exact, comme n’importe quelle conne qui s’est laissé éblouir par les belles paroles et la gueule d’ange d’un irresponsable du zob dont la France regorge.
— J’ose vous demander ce que cela représente au jour le jour.
— Un état physiologique de plénitude, caractérisé par des transitions émotionnelles aussi intenses qu’inattendues. Je vais et je viens, mais principalement entre le mode « serpillière déprimée » et celui de « grenade dégoupillée ».

Je ne peux me retenir de rire. La manière imagée qu’Ariane utilise pour s’exprimer me fait craquer. Nous n’avons et n’aurons sans doute jamais rien en ...