Mia
Datte: 09/02/2020,
Catégories:
f,
fh,
vacances,
forêt,
autostop,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
pénétratio,
nostalgie,
coupfoudr,
Auteur: Katzou, Source: Revebebe
... panache de poussière naissait et retombait mollement dans l’air surchauffé. Pas une ombre. Le chemin se traînait sur des kilomètres et je me demandais où j’allais. Mia avait ajouté un commentaire sur son plan, et j’avais lu : « le chemin paraît interminable… »
J’avais l’impression de me diriger vers un bout du monde, vers un de ces endroits perdus comme il n’en existe que dans certains rêves, un de ces endroits dont on se demande comment ils peuvent exister. Le lieu où je me rendais était oublié de tous, et les terres environnantes ne devaient pas souvent voir du monde.
Quel passé avait connu ce pays, qui avait arpenté ces chemins, marché sur ces pierres, qui avait, avant moi soulevé la poussière qui volait derrière moi ? Les champs étaient en friche, quelques-uns se voyaient limités par des murets de pierres sèches, repaires de lézards que j’apercevais depuis ma moto, assommés de soleil ou réveillés en sursaut par les vibrations du sol.
J’étais à peu près certain que le chemin que je traversais n’avait pas changé depuis l’époque romaine. J’aurais pu descendre de moto et passer le vallon que j’apercevais là-bas et me retrouver nez à nez avec un paysan romain.
Un sentiment bizarre m’envahissait, mais au détour du chemin je me rendis compte très vite que j’étais bien au 20e siècle : une décharge sauvage enlaidissait le paysage. Quelqu’un avait fait tous ces kilomètres pour abandonner ici des sacs de gravats et un vieux frigo !
Puis, au détour d’un virage, au ...
... bout d’une légère pente, un bois de pins parasols, anciens, majestueux, et niché au creux de ce bois, un cabanon environné de lavandes, d’oliviers rabougris aux feuilles argentées et vertes. Plus loin, le paysage était coupé comme au rasoir par une falaise ou une faille qui surplombait une plaine mauve de lavandes. C’était là. Le paysage était à couper le souffle, la nature environnante était d’une beauté majestueuse, tranquille.
Je ralentissai et vis la voiture de Mia garée à l’ombre, les fenêtres ouvertes.
Rien ne bougeait sous le soleil, fer à souder accroché au ciel. Je descendis de ma moto, l’installant à côté de sa voiture à l’ombre d’un pin et me dirigeai vers la petite maison un peu plus haut, faite de pierres sèches et couvertes de tuiles de terre cuite, roses, presque blanches sous le soleil. La maison était abritée par un pin parasol que je jugeais centenaire tellement il était grand et sa ramure vaste. Les cigales qui s’étaient arrêtées de bruire recommencèrent leurs ballets de séduction et masquèrent le souffle du vent, là-haut dans les branches noires.
La bâtisse paraissait ancienne comme le paysage, intégrée et fondue en lui, ses pierres soigneusement assemblées sans ciment, sortaient de terre comme les arbres alentours, et son toit, couvert d’aiguilles de pin, se tapissait dans les couleurs du sol et devenait partie de la couverture d’humus qui couvrait le sous-bois. Des touffes de lavandes d’un bleu électrique, émaillées de coquelicots d’un rouge ...