Le goût du café
Datte: 30/01/2020,
Catégories:
fh,
inconnu,
amour,
cérébral,
revede,
Oral
pénétratio,
amourdura,
Auteur: Ted Nonin, Source: Revebebe
Comme tous les matins, je me lève, me débarbouille un peu, enfile mes fringues et sors en speed de chez moi pour choper mon métro. Je me pose au fond, contre la porte en tentant tant bien que mal de ne pas me casser la gueule au milieu de ce wagon blindé. La rame avance, on me bouscule, et comme toujours mes pensées dérivent.
Je pense à elle, à Ophélie. Je vais la voir dans dix minutes, je le sais.
Comme toujours, elle va me sourire poliment de derrière son comptoir, me servir ce café trop grand et trop cher qu’on distribue à la chaîne sans se préoccuper des clients.
Je ne sais rien d’elle, juste son prénom grâce au badge épinglé sur sa poitrine.
Puis, comme tous les jours, j’irai me poser au fond et le temps d’un café je vais l’admirer, je vais rêver. C’est pas un canon Ophélie, elle n’est pas bien grande, pas bien grosse, elle a des petits seins, des cheveux noirs qui lui descendent jusqu’aux épaules et une peau blanche comme de la porcelaine. Elle a l’air timide, elle regarde à peine les clients et les seuls sons à sortir de sa bouche sont les classiques « bonjour », « au revoir », « merci », qu’elle répète comme un automate. Mais ses yeux, putains ses yeux !
Quand, j’ai la chance de croiser son regard, putain, je perds mes moyens. Ses yeux verts sont si profonds que j’ai peur de me noyer, alors je baisse la tête et je vais m’asseoir sans demander mon reste. Le métro s’arrête, je sors un peu de ma rêverie, regarde les gens monter, et quand ça repart je me ...
... replonge dans ma tête.
Elle est seule derrière le comptoir. Je suis seul dans la salle, je bois mon café.
Putain, je suis arrivé, c’est ma station, je descends. Arrivé au café, je fais la queue, je la vois, j’aimerais tellement lui parler, lui dire autre chose que bonjour. Mais dans ces moments-là, je perds tous mes moyens et je me défile, toujours.
Arrivé devant elle, je passe ma commande, nos regards se croisent, elle ne baisse pas les yeux, moi non plus. Le temps s’arrête. Quand je reprends mes esprits, des mots sortent de ma bouche, j’ai l’impression de ne pas les contrôler, que quelqu’un d’autre les prononce à ma place :
— Ça vous dirait d’aller boire un verre avec moi après votre service ?
Merde, c’est dit. Ces quelques mots pourtant banals ont annihilé mes sens. Mon cœur s’emballe, mes jambes tremblent et tout, autour de moi, devient flou.
Néanmoins dans cette putain de confusion j’entends sa voix. Et là, je la vois, avec un sourire plein d’assurance, elle plonge son putain de regard dans le mien et dit :
— Oui.
**********
Putain, ça y est, j’ai osé l’aborder. J’ai pas réussi à bosser aujourd’hui, j’ai passé la journée à penser à elle. Je me suis refait la scène en boucle : les mots que j’ai prononcés, son regard, son sourire, son « Oui ». J’ai gardé le gobelet en carton qu’elle m’a servi. Dessus, ces quelques mots griffonnés : Ophélie, 18 h.
Ça y est, 18 heures. J’arrive au café. Elle sort, toujours dans sa tenue de serveuse. Elle me voit ...