55.5 Après le déluge (partie 2, Gruissan – Toulouse)
Datte: 27/01/2020,
Catégories:
Entre-nous,
Les hommes,
Auteur: Fab75du31, Source: Hds
... m’approcher davantage de son cœur, ce cœur qui ne veut pas se laisser approcher ?
Il aurait fallu que je sois capable de me montrer prêt à le soutenir, sans qu’il ait l’impression d’être faible ; car c’est sans doute ce qu’il aurait aimé ressentir, la présence de quelqu’un qui l’aide à être en accord avec lui-même, à être lui tout simplement ; quelqu’un qui le rassure et qui l’aide à s’accepter.
J’ai essayé de lui faire comprendre à quel point je l’aime, à quel point j’ai besoin de lui ; j’ai même fini par le lui crier, en ce triste vendredi, alors qu’il venait de me dire qu’il voulait qu’on arrête tout ; j’ai aussi essayé de lui faire comprendre que je voulais être là pour lui, avec lui, et que je ne laisserais jamais tomber.
Il n’a jamais voulu de l’amour que j’avais à lui offrir, et encore moins du soutien que j’aurais voulu lui apporter : mes difficiles tentatives de lui faire comprendre que je tenais à lui et que je voulais partager avec lui autre chose que du sexe, n’ont fait que le braquer et le faire fuir.
D’ailleurs, même si parfois ses attitudes ont semblé dire le contraire, il a toujours affirmé qu’il n’y avait que du sexe entre nous.
Comment aurais-je pu le toucher davantage, alors ?
Soudainement, je repense au maillot que j’ai ramène de Londres. J’avais fondé de grands espoirs sur ce cadeau. J’avais voulu lui faire plaisir, j’avais imaginé mon plaisir de voir son regard s’illuminer lorsqu’il le recevrait.
J’avais imaginé ce maillot comme le ...
... départ d’une nouvelle complicité entre nous, en dehors du sexe ; une complicité qui aurait dû faire écho à cette nuit fantastique, l’une des rares que j’ai passées avec lui, la nuit après le départ de ce Romain levé au On Off ; cette nuit où, troublé par ce plan et par ce mec qui avaient violemment révélé sa jalousie vis-à-vis de moi, il m’avait demandé de rester dormir ; cette nuit où il s’était un peu ouvert à moi, sur le rugby, sur ce qui comptait dans sa vie, cette nuit magique où j’ai essayé de lui dire à quel point je tenais à lui.
Cette nuit-là, moment si rare, si unique, si précieux, une occasion en or pour lui parler : j’ai essayé, j’ai foiré ; je n’ai pas su le toucher, je n’ai pas su trouver les bons mots ; en tout cas, pas avant que son sommeil ne ferme définitivement la petite brèche qui s’était offerte à moi.
Alors, ce maillot, c’était la bonne façon de lui dire qu’il était bien plus pour moi qu’un magnifique étalon baiseur ; ce maillot aurait dû être la première chose que nous aurions « partagée » en dehors du sexe.
Lui offrir ce maillot, c’était lui offrir quelque chose qui était attaché à ce qui compte le plus dans sa vie, le rugby : je ne connaissais rien au rugby, je ne connaissais même pas Wilkinson avant d’entendre ce nom dans sa bouche, entouré de mots admiratifs ; ce maillot ne représentait rien, pour moi, à part un moyen de faire plaisir au garçon que j’aimais.
Et malgré tout, j’en suis certain, il a été qu’il a été touché par ce geste : je ...