Chapitre 1 - Rencontre et première fois - Histoires de Sexe

Chapitre 1 - Rencontre et première fois

... s’arrête de battre un instant, je deviens cramoisi.

Manon détourne sa tête de l’écran et me regarde, avec un petit sourire.

— Dis donc, tu as des occupations intéressantes.

« LA HONTE DE MA VIE. »

— Pas vraiment, non, je tente de bredouiller, essayant vainement de jouer le mec détaché.
— Tu te caresses devant des vidéos de cul ?
— Ben, ça m’arrive. Tu sais, quand on n’a pas de copine…
— Ne t’en fais pas, je ne suis pas vraiment choquée, seulement un peu surprise. Après, ça ne veut pas dire que tu es anormal ou autre chose, si tu aimes ça…

Silence. De mort.

— Putain, je suis con.
— Mais non. Et puis c’est moi, je n’aurais pas dû consulter ton historique.
— C’est ce que tu as fait ?
— Oui. Je suis désolée.
— Arrête, tu n’as pas à l’être. Je suis vraiment un connard. Je sens bien qu’il y a un truc cassé entre nous.
— Entre nous ? Il y a un « entre nous » ? demande-t-elle en souriant en s’allongeant sur mon lit, sur le ventre, le menton appuyé sur la paume de ses mains.
— Ben, je trouve qu’on s’entendait bien et je gâche tout, là.
— Tu ne gâches rien du tout. Mais réponds à ma question : tu crois qu’il y a un « entre nous » ?

Elle me regarde, souriante.

Là, j’en suis sûr, après ce qui vient de se passer, je n’ai plus rien à perdre. Ce qui aurait pu se briser doit déjà l’être, de toute façon.

— Ben, ça ne coûtait rien d’espérer.
— Mais tu espérais quoi ?
— Je sais pas. Te séduire.
— Tu n’as jamais vraiment essayé…
— Tu ne t’intéressais pas ...

... vraiment à moi…
— Ok, un partout, balle au centre. Viens là.

Je m’approche de mon lit, en me disant que Manon ne peut pas savoir combien de fois je me suis branlé en pensant à elle, exactement là où elle est allongée en ce moment.

Je m’assois près d’elle. Elle glisse une main derrière mon cou, m’attire à elle, tend les bras pour se redresser, et nos lèvres se rencontrent, un peu maladroitement, nos dents s’entrechoquent, la position n’est pas très confortable, mais Dieu que ses lèvres sont douces.

Quand elle se recule enfin, ses yeux brillants me transpercent et son sourire me transporte. Je me sens presque défaillir, tant le bonheur m’assaille et tente de me faire chavirer.

— Voilà un petit moment que j’en avais envie, dit-elle.
— Cela ne peut pas faire aussi longtemps que moi.
— Ah oui. Je me suis rendue compte que tu m’attirais beaucoup l’autre jour, quand tu as chanté Something in the way de Nirvana. J’en avais les larmes aux yeux. Tu es encore plus doué avec une guitare acoustique entre les mains.
— Je crois que je suis fou de toi depuis la seconde.

Elle sourit et son regard se perd vers l’écran de l’ordinateur, où la fille à l’anus apparent a toujours l’anus aussi apparent.

— C’est pas super glamour tout ça. Tu ne veux pas faire disparaître ça de ma vue ?
— Si, attends, dis-je en me levant pour aller fermer Internet Explorer. Et je suis encore désolé.
— Arrête. Je t’ai dit que ça ne me choquait pas. En fait, ça m’excite plutôt de savoir que tu as ...