Invitation - Histoires de Sexe

Invitation

... très courbe, escarpé, fait de silences au beau milieu d’une phrase, de coq à l’âne. Le sourire de ma femme, fière de son pouvoir, s’élargit au fur et à mesure de la débâcle de son vis-à-vis.Puis, Fabrice glisse une main sous la table, Violaine hausse les sourcils, surprise, un « oh » muet sur les lèvres, puis, gourmande, les yeux luisants, elle fait littéralement jaillir sa poitrine entre ses bras croisés. Le visage de notre invité semble virer doucement au rouge cramoisi. Sa parole devient de plus en plus hachée. Il serre même les dents, lançant une sorte de supplique muette à la gourgandine qui lui fait perdre ses moyens.Alors, charitable, ma femme monopolise la conversation, nous noyant sous un flot de paroles, d’anecdotes diverses. Sans qu’elle cesse de discourir, son pied s’agite de plus en plus sous la table, un dernier sursaut, un dernier hoquet…Fabrice semble épuisé, Violaine rayonnante. Puis sans aucune gêne, elle recule sa chaise, ôte un de ses bas de laine, le roule en boule. L’autre suit peu après.— Je n’aime pas trop être mouillée, dit-elle en toute simplicité.Puis, un large sourire aux lèvres, elle continue son quasi-monologue interrompu juste avant.…

Je ne sais pas si c’est la fondue qui me fait cet effet, mais j’ai terriblement chaud, je dirais même que j’ai l’impression de me liquéfier sur place !

— C’est vrai que vous vous êtes connus dans une grande surface, en plein carambolage de caddies ? questionne Fabrice.
— Pas tout à fait, c’est Monsieur qui ...

... avait le caddy ; moi, j’avais un simple panier !

Elle pose sa main sur la mienne, j’aime tant son contact. Je précise :

— Oui, c’est vrai, tu avais un petit panier ; moi, à l’époque, je faisais les courses pour le mois en une seule fois.

Fabrice sourit, portant un verre à ses lèvres :

— Oh je te reconnais bien là, tu aurais pu faire les courses d’une année en une seule fois que tu l’aurais fait ! Insortable, ce type !
— Il a changé à ce niveau, maintenant, je peux le sortir deux à trois fois par semaine, il ne dit rien !
— Alors, Violaine, chapeau ! Ça, c’est du changement ! Et alors, ce carambolage ?

J’affirme péremptoirement :

— J’avais la priorité ; elle, elle fonçait droit devant comme si elle était seule au monde, il y aurait eu un mur qu’elle n’aurait pas dévié de sa trajectoire. Et paf ! Télescopage en beauté !
— Ça, tu peux le dire ! Je me suis retrouvée par terre, sur le cul ! Et j’étais en jupe, ce jour-là !
— Oh oh ! Je vois le tableau d’ici ! Rigole Fabrice.
— Oui… Matthias aussi, ce jour-là ! Je me suis toujours demandé si c’était de moi ou de ma petite culotte dont tu t’étais entiché à ce moment précis !
— Les deux, les deux, ma chérie !

Fabrice rit franchement, nous aussi. Et le repas continue, puis arrive le dessert.

Nous sommes à présent dans le salon afin de prendre le café. Pour être plus précis, deux cafés et un thé, car Violaine préfère se singulariser. La cafetière s’active de son côté tandis que nous bavardons de tout et de ...