Mes premières fois
Datte: 22/01/2020,
Catégories:
fh,
prost,
handicap,
init,
Auteur: Lila 2, Source: Revebebe
Cette histoire est très difficile à écrire… Les mots, les images se bousculent dans ma tête, traces des sensations qui m’ont tour à tour effrayée, excitée, fait voyager…
Tout a commencé bien avant nos premiers regards, échanges, baisers, tel un parcours initiatique vers un espace hors du temps. Pourquoi avoir été sur ce site ? Nos raisons sont très différentes. Je ne pourrai parler des tiennes, elles sont le mystère qui t’a conduit jusqu’à moi… Les miennes trouvent leur racine dans une soif d’expériences qui me ramènent toujours à la vie, dans un désir de briser toutes les barrières qu’on a érigé autour de nous telle une prison où il faut sans cesse courber l’échine… C’est sûrement illusoire, et très inconscient, de défier à ce point le danger qui peut surgir et faire tout basculer, mais si je n’avais pas eu cette dose de courage, nous ne nous serions pas rencontrés…
Ma première expérience de sexe tarifé m’a amenée jusqu’à chez toi, dans ton lit, dans tes bras. Pendant tout le trajet, j’avais l’estomac noué, le cœur qui battait comme jamais, et l’esprit perdu dans l’impossibilité d’appréhender la situation… Je n’ai pas eu de scrupules particuliers à vendre une prestation sexuelle, mais j’étais tétanisée par l’inconnu que tu étais, par l’idée de perdre le contrôle et de me retrouver face un homme dangereux, chez lui, soumise à sa volonté…
J’ai traversé des villes où je n’allais jamais, attendu le bus au milieu de nulle part, en essayant de garder la tête froide ...
... sur cette situation complètement invraisemblable, mais en même temps tellement excitante !
Je suis arrivée à ton arrêt, on a échangé quelques SMS, et je t’ai vu apparaître au coin de la rue… Difficile de dire quoi que ce soit sur cet instant, comme une suspension, un vide, un anéantissement du temps… La peur était trop forte pour me souvenir d’autre chose, autre chose que le néant qui a envahi mon esprit… On s’est peut-être parlé, je crois que tu m’as demandé si on se faisait la bise et il me semble que j’ai dit oui… Je t’ai suivi jusqu’à chez toi, on a discuté un peu des bus du dimanche, de ta ville où je n’étais jamais venue… On a pris l’ascenseur, on a croisé tes voisins… Qu’ont-ils imaginé ? Sûrement étaient-ils loin d’imaginer les raisons de ma présence ici !
Je suis rentrée chez toi. L’appartement était clair, lumineux malgré l’absence de soleil… La chambre à gauche, et le salon à droite, je ne savais même pas si je devais, ou même pouvais, avancer… Pourquoi ne pas rester là, au milieu de l’entrée ? Juste là, sans bouger, sans parler, sans respirer… J’ai choisi d’aller dans le salon, et de me persuader inconsciemment que nous n’étions là que pour discuter… J’ai regardé ta bibliothèque, alors qu’en fait mon esprit était paralysé. Je me souviens juste d’un livre sur Victor Hugo, ma mère m’en avait offert un…
Tu t’es assis sur ton canapé, tu as retiré tes chaussures, j’ai pensé« Déjà ! Il faut déjà commencer ? » et j’ai cherché absolument à reculer le moment tant ...