1. Les Souffles


    Datte: 08/01/2020, Catégories: fh, inconnu, forêt, Oral pénétratio, fdanus, fsodo, coupfoudr, occasion, vacances, Auteur: Aenati, Source: Revebebe

    J’avais décidé de faire une randonnée dans le massif des Écrins, de la vallée du Valgaudemar à celle du Valsenestre, en deux jours, en passant par le pas de l’Olan, avec une nuit au refuge des Souffles. Comme il se doit, j’avais préparé ma sortie : condition météo et hébergement avaient été étudiés. Le refuge des Souffles est géré par le Club Alpin Français. Il offre en temps normal, en plus du gîte, le couvert, ce qui permet de randonner plus léger. Toutefois, à cette époque, pour des raisons de mise aux normes du logement du gardien, il n’était plus gardé et n’offrait que le minimum : des matelas, des couvertures et de la vaisselle, ce qui, à presque deux mille mètres d’altitude et trois heures de marche de la première maison, est déjà beaucoup.
    
    J’étais parti tôt le matin, commençant mon ascension vers l’Olan dès cinq heures, pour parvenir après vingt kilomètres de marche et deux mille mètres de dénivelé au refuge, vers dix-huit heures. J’avais rencontré peu de personnes sur le chemin, les grandes vacances étaient encore dans le futur et le week-end ne commençait que le lendemain soir, moment où j’avais prévu d’avoir terminé mon périple. Cette solitude n’était pas pour me déplaire, je l’avais même recherchée.
    
    Le corps envahi d’une saine fatigue, je me réhydratai doucement, en buvant l’eau de source fraîche qui s’écoulait dans deux auges de pierre, près de la terrasse du refuge, sous les mélèzes, tout en écoutant les bruits de la montagne et en contemplant le paysage. ...
    ... Je me suis assoupi quelques instants. Lorsque j’ai rouvert les yeux, les ombres s’étaient considérablement allongées, annonçant l’arrivée de la nuit, et je me suis préoccupé de m’y préparer.
    
    Comme je l’avais espéré, je me trouvais seul dans ce refuge. Je pris possession de la grande chambrée, et nettoyai la vaisselle qui me servirait à préparer mon repas. Je n’envisageais pas de me glisser dans mon duvet sans avoir procédé à une toilette la plus complète possible et, disposant de l’eau « courante », bien qu’elle ne fût pas très chaude, j’entrepris de me laver soigneusement, afin de retirer de ma peau la sueur et la poussière qui s’y étaient déposées tout au long de cette journée. Je terminai revigoré par la fraîcheur de l’eau et revêtis des vêtements propres. Il était un peu plus de vingt heures.
    
    Du chemin qui montait vers le refuge, j’entendis crisser des pierres, au rythme lent d’un pas humain. La végétation me cachait celui qui en était à l’origine, mais je sus que c’en était fait de ma nuit de solitude : à cette heure, ce promeneur tardif ne poursuivrait pas plus loin son périple et viendrait sans doute me ravir ma tranquillité.
    
    Elle apparut enfin, vision incongrue en ce lieu. Des baskets, un mini- short moulant, un bustier qui contenait avec peine une poitrine que les sangles du sac à dos ne réussissaient pas à mettre entre parenthèses et, sous une casquette blanche à longue visière, une chevelure noire comme la plume du corbeau. Ses socquettes blanches avaient ...
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