1. Le corbeau et le renard


    Datte: 06/01/2020, Catégories: nonéro, Humour Auteur: Brodsky, Source: Revebebe 

    ... au-dessus de pantalon. J’ouvre la porte… et mon connard de chien saute sur le corbeau pour lui souhaiter la bienvenue.

— COUCHÉ NÉRON ! ALLEZ, AU PANIER ! Quels impayés ? je lance à l’intrus.
— Votre assurance voiture…
— N’importe quoi… je mens ; j’ai envoyé un chèque il y a trois jours.
— C’est ce que vous nous avez déjà dit la dernière fois, Monsieur Brodsky.
— Ah, c’est à vous que je l’ai dit ? Qu’est-ce que vous voulez, avec cette putain de poste qui fait n’importe quoi… Le courrier n’arrête pas de se perdre. Ça fait trois fois que mon éditeur est obligé de me refaire le chèque de mes droits d’auteurs… 4 856 euros ; vous vous rendez compte ?
— Ah ? Mais alors, vous pouvez payer les 80 euros de votre assurance.
— Bien sûr que je peux. Mais si vous pouviez me laisser jusqu’à la semaine prochaine…
— Non, ça je ne peux plus… Mais si vous me faites un chèque, le temps qu’il soit enregistré et qu’il soit déposé à la banque, vous devriez pouvoir approvisionner votre compte.
— Mais, je n’ai plus de chéquier… J’ai terminé l’ancien, et le nouveau n’est jamais arrivé. Toujours à cause de ce foutu courrier.
— Vous pouvez payer par carte bancaire, si vous voulez ; j’ai ce qu’il faut pour ça.
— Ben ouais, mais c’est ma femme qui l’a, et elle est au taf…
— Vous n’avez pas de liquide ?
— Bière, vodka, whisky ?
— Non, je veux dire, des espèces.
— Des espèces de quoi ?
— De l’argent liquide, de la monnaie.
— Ah, attendez…

Je me rends dans la chambre de mes mômes, et ...
    ... je trouve cinq euros dans le tiroir du bureau.

— C’est tout ce que j’ai sur moi…
— Alors je suis désolé, il va falloir que je saisisse.
— Mais, y a rien qui vaut 80 euros, ici…
— La télévision.
— Hein ? Vous vous foutez de ma gueule, elle en vaut au moins 300 !
— Non, elle a au moins trois ans. Si j’applique la décote, elle fait le compte… tout juste ; et encore, je suis sympa.
— Bon, attendez un instant…

Je sors finalement mon chéquier du tiroir de la commode, et je prends mon air le plus surpris…

— Ah, finalement il m’en restait quelques-uns…
— Ben vous voyez, on a fini par trouver une solution.
— Mouais… Mais n’encaissez pas tout de suite, je ne suis pas certain que le compte soit suffisamment approvisionné.
— Non, rassurez-vous, pas avant huit jours : ça vous laisse le temps.

Ben tiens, enfoiré, va… En temps normal, j’aurais certainement été plus coriace ; mais avec la crotte au cul et les démangeaisons qui allaient avec, il fallait vraiment que j’abrège l’entretien. J’ai rédigé le chèque et augmenté mon découvert bancaire… Le corbeau avait récupéré son fromage ; il était content, il s’est tiré. J’ai regardé Néron d’un œil torve… Putain, si j’avais eu un doberman à la place d’un caniche, l’autre se serait tiré vite fait. Au lieu de ça, je vis avec un crétin qui croit que tous les abrutis qui sonnent à la porte sont les bienvenus chez moi !

Je suis allé prestement chercher un rouleau de PQ dans le placard… RIEN ! Juste l’emballage plastique déchiré ...
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