1. La vérité qu'il aurait fallu cacher


    Datte: 24/03/2018, Catégories: amour, nonéro, délire, fantastiqu, sorcelleri, Auteur: Jakin, Source: Revebebe

    ... monde, je fais votre Signe ! »
    
    En prononçant ces dernières paroles, je fis le Signe de Voor puis je me saisis d’un brandon incandescent pour tracer de Pentagramme de Feu. Ceci fait, je me plaçai en son centre, et c’est d’une voix assurée que je déclamai l’incantation qui permet au Très Grand de se manifester : « Zyweso, wecato keoso, Xunewe-rurom Xeverator […]** Hagathowos yachyros, Gaba Sub-Niggurath ! Mewéth, xosoy Vzewoth ! »
    
    Je fis le signe de la Cauda Draconis avant de poursuivre : « Talubsi ! Adula ! Ulu ! Baachur ! Venez, Yog-Sothoth ! Venez ! »
    
    Je sentis comme une présence dans les ténèbres ; une présence indistincte, mais qui se rapprochait. Un frémissement de l’air m’avertit que quelque chose d’indéfinissable était là, juste en face de moi. Quelque chose qu’il m’était encore impossible de voir mais dont je percevais la proximité, et qui me terrifiait.
    
    Il fallait pourtant que je continue. J’exhortai l’entité : « Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh Wgah’nagl fhtagn ! »
    
    Je me sentis frôlé par une immonde brume qui, peu à peu, prenait consistance et envahissait progressivement la clairière où je me trouvais, la baignant tout entière d’une couleur inconnue et hideuse. La peur me gagnait lentement tandis que les branches des arbres, baignant dans la faible lueur d’une lune gibbeuse se tendaient vers le ciel, agitées d’effrayants mouvements désordonnés dans une chorégraphie abjecte.
    
    Je jetai une pincée d’encens de Zkauba sur le charbon de bois qui ...
    ... rougeoyait en grésillant dans la coupelle et me mis à psalmodier : « Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! » Je répétais cette incantation depuis je ne sais combien de temps, pris dans une transe hallucinatoire, quand soudain l’espace sembla se déchirer. Des odeurs pestilentielles toutes plus répugnantes les unes que les autres se répandirent dans la clairière.« Putréfaction… » est le mot qui me vint immédiatement à l’esprit, mais ce mot est bien pauvre pour exprimer la virulence de l’horrible puanteur qui s’exhalait.
    
    Un effroi sans nom m’étreignit le cœur lorsque quelque chose de monstrueux s’interposa entre la pâle clarté des étoiles et la clairière où je me trouvais. J’eus à peine le temps de distinguer deux immenses ailes membraneuses, si grandes qu’elles dépassaient de loin l’horizon visible, avant que l’ensemble du site ne soit plongé dans des ténèbres terrifiantes.
    
    Dans l’obscurité la plus totale, je ne pouvais entendre que des gargouillis infâmes qui provenaient d’un endroit situé bien au-dessus de moi ; la puanteur était devenue tellement insupportable que je crus défaillir. Mais j’aurais préféré m’évanouir plutôt que voir, comme suspendus dans le ciel, ces deux points d’un rouge ardent qui se déployaient en une paire d’yeux écarlates démesurés, et qui me regardaient fixement.
    
    Mais ce qui me glaça d’horreur, c’était cette masse gélatineuse d’où émergeaient les excroissances de ses organes, et surtout cette tête de seiche d’où s’étiraient d’écœurants tentacules frémissants. ...
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