Police polissonne (27)
Datte: 24/12/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Pikatchu, Source: Xstory
... je vous emmène faire une balade.
Tous se coordonnent et chargent de lourdes caisses métalliques, appelées aussi « cantine », puis ils s’installent sur le banc central dos-à-dos. Le moteur du véhicule démarre dans un nuage de fumée bleu à l’odeur d’huile et de gasoil mal brûlée et s’ébranle. Les passagers, bien que chaudement habillés grelottent de froid à cause de l’absence totale d’étanchéité et de chauffage. Pendant plus d’une heure, ils sont bringuebalés dans tous les sens, le banc fait de lattes de bois espacées maltraite les derrières. C’est après un brutal virage à gauche, et une multitude de secousses dans un chemin jonché d’ornières que le véhicule s’immobilise enfin.
— Descendez ! ordonne le serpat’.
Une fois pied à terre, le camion et le 4x4 repartent en rugissant pour attaquer une côte au fort pourcentage, ils gravissent la pente en se dandinant de l’arrière à chaque fois que les roues glissent dans les ornières, ou en sautant au passage de branche et de rochers. Le sergent reprend :
— Je vous offre une petite balade de santé qui va vous faire le plus grand bien, prenez vos sacs à dos, l’arme devant ; comme ceci, explique-t-il en démontrant la position sur Sonia. N’oubliez pas que vous devez toujours l’avoir à portée de main, un soldat sans arme est un soldat mort d’avance ; mettez-vous ça bien dans le crâne. Suivez-moi !
Le sergent sac à dos sur le dos ouvre la marche. La colonne s’ébranle et tout comme les véhicules ils doivent gravir la pente, ...
... mais pour eux c’est à travers bois. Toute la section découvre, après une bonne heure de marche en montée, une magnifique vallée encaissée où dans son creux coule une rivière.
— Admirez ce magnifique paysage, approchez-vous près du bord et vous verrez la rivière qui coule au fond.
Si Sonia trouve le spectacle grandiose, elle n’apprécie pas du tout la profondeur du précipice. Elle a toujours eu deux phobies particulièrement stressantes qui peuvent la conduire à de véritables peurs paniques, ce sont : les chiens et le vide.
— Nous allons chercher de l’eau à la rivière en passant par là, indique-t-il en désignant du doigt le précipice. Nous allons descendre en rappel, il n’y a qu’une centaine de mètres ; vous serez retenu par les militaires que voici.
Masqués par un énorme rocher, sortent quatre hommes dont un porte à la main un baudrier ; ils saluent toute l’équipe. À ces paroles, Sonia sent déjà son estomac se nouer, la peur l’envahit à nouveau ; elle se met à trembler et le sergent s’en aperçoit :
— Sonia, ça ne va pas ?
— J’ai peur du vide, je ne vais pas y arriver...
— Qui n’a pas peur parmi vous ?
— Moi ! s’exclame fièrement Simon. Je vais passer en premier.
— Parfait, nous verrons cela tout à l’heure, car les ordres : c’est moi qui les donne ! Soldats, équipez-la, poursuit-il en désignant la plus stressée de tous. Je vais passer en premier, approchez-vous du bord et regardez comment je fais pour descendre, dit-il en s’équipant.
Tous observent la ...