Première recrue - Histoires de Sexe

Première recrue

... identifiants internet de ses comptes en ligne, précisant qu’en cas de rupture de contrat de sa part j’étais en droit de me servir dessus à ma convenance.

— Il y a un problème ?
— Lady… Vous me demandez des choses…
— Tu n’es pas obligé de signer. Tu peux partir, si tu veux.
— Je pensais que tout cela n’était qu’un jeu.
— Mais c’est un jeu. Un jeu pour lequel j’impose des règles précises. Si elles ne te conviennent pas, tu reprends tes affaires et tu t’en vas.
— Et si je veux en sortir à un moment ou à un autre ?
— Alors tu en sortiras, moyennant un dédommagement financier stipulé dans le contrat. Il faut bien que tu comprennes que si tu décides de rompre le contrat, c’est moi qui me retrouverai obligée de chercher quelqu’un d’autre, avec les frais et les tracas qui en découlent. Donc, je prends mes précautions. Je recherche un serviteur dévoué, pas un fantasmeur qui a envie de s’amuser un peu. Bon, assez parlé. Je te laisse une minute pour prendre ta décision.

Cette minute fut pour moi un moment de jouissance totale. C’est dans ces instants-là qu’une dominatrice exerce vraiment son pouvoir de soumettre. La proie vous désire, elle a envie de se rendre. Mais elle sait en même temps qu’il y aura des contreparties difficiles à supporter (et encore, elle est loin d’imaginer tout ce qu’implique sa reddition).

Pour la première fois, Thierry était devant la possibilité de vivre la vie qu’il désirait depuis toujours. Mais le monde, les convenances, le qu’en dira-t-on, ...

... les jugements éventuels des donneurs de leçons étaient un obstacle qu’il devait franchir. Allait-il se donner entièrement pour atteindre son paradis, ou garder sa liberté de pourrir dans un enfer d’éternelles frustrations ? Se donner au Diable, c’est renoncer à Dieu. Mais si Dieu était un imposteur, alors le Diable ne valait-il pas mieux ?

Il signa.

Le regarder en proie au doute m’avait inondé la culotte, ce dont je me gardai bien de parler. Je pris la feuille et ouvris le tiroir afin de la ranger.

— Lady, vais-je pouvoir reprendre mes effets personnels maintenant ?
— Non, au contraire. Tu vas te déshabiller et me donner tes vêtements. Tu n’en auras plus besoin avant deux ou trois semaines, le temps du dressage.
— Comment ? Mais c’est impossible, je suis attendu chez moi. Et mon travail…
— Attendu chez toi ? Tu es marié ?
— Non, Lady.
— Tu as une copine ?
— Oui, Lady.

Je lui tendis son téléphone.

— Tu vas l’appeler et lui dire que tout est fini entre elle et toi.
— Mais, Lady…
— Je crois que tu n’as pas bien compris la situation. Désormais, tu m’ap-par-tiens.
— Mais enfin…
— Ton ex-copine est une connasse incapable de te satisfaire. Sinon, pourquoi serais-tu venu ici signer ce contrat ? Libère-toi immédiatement des chaînes qui t’entravent à ton ancien monde et deviens ce que tu as toujours voulu être : mon esclave.

Il ne savait quoi faire, le pauvre chou. Je repris le contrat en main.

— Tu es déjà prêt à perdre tout ce que tu as pour une pétasse ...