1. Mister Hyde - 29


    Datte: 11/12/2019, Catégories: BDSM / Fétichisme Auteur: LVolante, Source: Hds

    ... et que je lui donne ce qu’elle ne lui cède plus.
    
    • Et ses fantasmes…
    
    • Je les connais. Tous. Y compris ceux qui te concernent. Et j’avoue les trouver parfois très excitants. Pourtant, je ne cède à aucun d’entre eux. Je ne suis pas prête à les affronter. Ça ne veut pas dire que ça n’arrivera pas. C’est juste que le degré de frustration qu’ils me procurent n’est pas suffisant pour que je plonge. Il y a d’autres choses dont j’ai envie et qui sont plus pressantes. Comme d’une réponse à ma question par exemple…
    
    Nathalie resta sans voix. Comment aurait-il pu en être autrement ? Répondre, dire la vérité, c’était avouer que depuis quelque temps déjà, elle se caressait chaque nuit en imaginant Frédéric la prendre par-derrière. Cette sodomie qu’il avait éludée dix ans plus tôt la hantait désormais plus que tout. Même penser à Juan ne la détournait plus de ce fantasme. Elle se sentait piégée. Mais pas par Lucile ou par Frédéric. Elle avait fait cela toute seule, en poussant Frédéric à se dévoiler, en l’attaquant pour contrer l’excitation qu’il avait provoquée. Lorsqu’il avait affirmé avoir des fantasmes sur elle, son cœur avait fait un bond, son esprit n’avait pas été choqué et son sexe s’était ouvert et, si elle avait rougi, c’était plus de désir que de honte ou de dégoût. Son silence s’éternisa donc. Jusqu’à ce qu’il fût interrompu par Frédéric.
    
    • Ce qui te manque, Nathalie, c’est le courage d’affirmer tes désirs. Tu les connais, et c’est déjà bien mais tu les gardes pour ...
    ... toi, enfermés dans un silence qui n’a jamais sauvé personne, bien au contraire. Il faut savoir les dire à haute voix, même ceux qu’on sait irréalisables, parce que c’est ainsi qu’on les évacue ou qu’on leur donne une chance de se réaliser. C’est dommage. Vraiment. Parce que tu as une tête faite pour penser et un corps fait pour l’amour. Pourtant, ni l’une ni l’autre ne servent. C’est du gâchis. Le pire qui soit, celui de l’emprisonnement volontaire. Tu me fais penser à ces emmurées du cimetière des innocents qui finissaient leurs vies en se chiant dessus pour la rédemption d’un péché qu’elles n’avaient pas commis. Tu n’as pas tué Juan, il n’a pas à te pardonner d’être toujours en vie.
    
    Les mots de Frédéric ne sortirent pas Nathalie de son silence. Pourtant, il attendit dix bonnes minutes qu’elle lui répondît. De guerre lasse, il tendit la main vers Lucile qu’il entraîna dans sa chambre. Après une telle épreuve, il avait besoin de douceur.
    
    ***
    
    Nathalie resta seule à table. Elle en profita pour dîner – froid – mais dîner quand même. Cela lui prit un temps fou car elle s’interrompait parfois entre deux mastications ou restait scotchée, le nez et la fourchette en l’air, préoccupée des paroles de Frédéric. Il commençait à se faire tard quand elle débarrassa. Elle n’alla pas se coucher pour autant. Elle resta assise sur sa chaise, à écouter la petite voix qui lui serinait qu’elle manquait de courage et qu’elle gâchait tout.
    
    • Ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque ...
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