1. Sauvetage aux Glénan


    Datte: 08/12/2019, Catégories: fh, ffh, frousses, inconnu, bateau, pénétratio, Humour occasion, Auteur: Tylodine, Source: Revebebe

    Quelque part au large des Îles Glénan, juillet 2012…
    
    La journée avait été belle, belle pour la voile, je m’entends… petite brise force 3, mer formée avec houle d’Ouest modérée. Ma vieilleBrunhilda filait ses sept nœuds, au près bon plein, ses formes arrondies se vautrant dans l’onde complice avec un froissement soyeux.
    
    Pour ceux qui ne seraient pas férus de voiliers (il y en a !), je précise queBrunhilda est un solide sloop norvégien (un seul mât, avant arrondi, arrière canoë) de neuf mètres, plus âgé que son propriétaire, lui-même jeune quadragénaire…
    
    J’avais quitté Douarnenez à l’aube pour franchir le Raz de Sein à l’étale de haute mer, et je voyais se profiler dans la lumière dorée du jour finissant le phare de l’Île aux Moutons, accolé à la petite maison blanche des gardiens. Maison aujourd’hui vide, les phares étant tous automatisés, laissant leurs quartiers d’habitations se dégrader lentement, faute d’entretien.
    
    Je venais de laisser sur bâbord la bouée marquant le haut fond de la Basse Rouge, lorsqu’il me sembla entendre un faible cri. D’un geste rapide je larguai l’écoute du génois et choquai la grand-voile, gardant juste assez de vitesse pour rester manœuvrant.
    
    C’est alors que je découvris, au ras de l’eau, ballottée par la houle, la coque retournée d’un petit voilier. Deux silhouettes en cirés orange, l’une allongée sur la coque, l’autre accrochée au gouvernail, m’adressaient des signes désespérés.
    
    En quelques minutes, j’amenai les voiles et ...
    ... démarrai le moteur auxiliaire qui, merci Monsieur Couach, ne se fit pas prier, et entrepris de me rapprocher des naufragés. Je pus rapidement constater que la coque présentait une longue déchirure sur plus d’un mètre de longueur et que seule une poche d’air en diminution rapide maintenait une relative flottabilité.
    
    Ne voulant pas risquer un abordage direct, je décidai d’utiliser l’annexe pneumatique pour accoster la coque retournée, laissant mon voilier dériver doucement à quelques mètres. Approchant du premier naufragé, accroché au gouvernail, j’empoignai son harnais et le fis basculer dans leBombard puis entrepris la même manœuvre avec le second qui, se laissant glisser sur la coque, vint rejoindre son coéquipier dans l’annexe.
    
    — Il n’y a personne d’autre ? lui demandai-je.
    — Non, on est que deux, bredouilla une voix étouffée, avant de s’affaler au fond du pneumatique.
    
    RejoignantBrunhilda sagement restée à proximité, j’aidai les deux naufragés à monter à bord, chose facile avec celui resté au sec sur la coque qui me sembla en relative bonne condition physique. Le second, conscient mais transi, m’obligea à le hisser « à la hussarde », à plat ventre sur le pont, aidé par son compagnon.
    
    Tout à ma manœuvre : réamarrer l’annexe en remorque, relever le moteur, remonter à bord, j’intimai assez rudement aux naufragés de descendre dans le carré et de se mettre au chaud et au sec. Pendant ces quelques minutes, l’épave s’était encore enfoncée, seule l’étrave pointait hors de ...
«1234...»