Dix femmes... dix destins (6)
Datte: 08/12/2019,
Catégories:
Erotique,
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... de l’inconnue est happée par les mâchoires entrouvertes. Lentement l’autre mastique la bouchée. La déglutition se fait au bout d’un long moment. L’épouse de Marc tente alors de lui mettre le couvert dans la main.
Finalement ça fonctionne et la brune arrive à manger doucement. Marc et Mylène font de même. C’est seulement à cet instant que le mari s’aperçoit que la table était déjà dressée avant son arrivée et que ce qui est étalé pour le diner n’est pas ordinaire. Les bougies, bien que non allumées, la bouteille de champagne dans le seau à glace, rien n’est habituel.
— On fêtait quoi ? Je ne me souviens pas que ce soit l’anniversaire de quelqu’un ce soir.
— Non ! J’avais seulement envie… de te dire que je t’aimais toujours.
— Moi aussi Mylène, je t’aime toujours et je ne t’ai jamais trompé. C’est vrai que je bois trop, que je vois trop souvent mes anciens copains d’école, mais je te promets que je vais y remédier.
— Quant à ton cadeau d’amour… il est très, très étrange.
— Je… je suis désolé, tu me comprends ? Je ne pouvais pas la laisser mourir de froid.
— … oui ! Oui ! Mais qui est-elle, et d’où vient-elle ? Elle n’est tout de même pas tombée du ciel. En tout cas, elle retrouve l’appétit. Sers-nous donc un petit verre de bulles…
— Tout de suite ma chérie ! Tu crois qu’elle peut en prendre aussi ?
— C’est une adulte sans aucun doute, alors… verse-lui une flute aussi. Souhaitons, surtout pour toi, que sa version des faits soit identique à la ...
... tienne.
Le repas prend fin sans que la brune n’ait prononcé une seule parole. Ses regards vont et viennent sur tout ce qui l’entoure. Mylène a comme l’impression que, c’est bête à dire, mais que ces quinquets sont pareils à des appareils photo et qu’ils s’imprègnent de tout ce qu’ils entrevoient. Un sentiment de malaise couve derrière le crâne de la blonde. Elle chasse l’idée persistante que Marc et cette poupée muette sont amants. Pourquoi éprouverait-il le besoin d’inventer une fadaise de cette ampleur ? Pour le plaisir de lui faire mal ?
Ça n’aurait aucune signification et puis elle connait bien son Marc. Il n’a pas l’esprit aussi tordu. Machinalement, elle dessert la table et son mari et elle, en compagnie de la passagère de la nuit retournent au coin du feu. À nouveau la brune à ce geste simple de tendre les bras, approchant ainsi ses mains de la source de chaleur. Instinctivement Mylène lui parle.
— Oui ! Les flammes ! Il fait bon n’est-ce pas !
— Bon… n’est… cee… paaas !
— … Hé ! Ben voilà ! On sait que vous avez une langue.
La voix de l’étrangère est rauque, métallique. Comme si elle était sortie d’un ordinateur, d’une machine. C’est bien la bizarre impression qu’en retirent Mylène et Marc. La femme respire plus vite de nouveau. Elle a l’air de chercher au fond de ces tripes quelque chose qui ne veut pas sortir. Puis elle reprend d’une voix toujours neutre et monocorde.
— Je m’appelle Vénus. Je ne suis pas humaine. Je suis fabriquée à l’image des terriens… ...