Incertitudes hivernales (1)
Datte: 07/12/2019,
Catégories:
Hétéro
Auteur: fantaflo, Source: Xstory
... poursuivre :
— Un soir, c’était la Saint-Valentin il y a trois ans, le 14 février 1999. Je suis entrée dans la chambre de ma mère et elle était en train d’attacher un porte-jarretelles. Elle et mon père allaient au restaurant. Je l’ai regardée et je l’ai trouvée super belle. Elle m’a expliqué ce que c’était car je n’en avais jamais vu. Le lendemain, j’ai trouvé le porte-jarretelles dans le panier de linge sale et je l’ai essayé avec les bas. Je ne peux pas te dire ce que ça m’a fait, mais ça a été un moment très fort, comme un choc. Je me suis sentie incroyablement bien et belle. Ensuite, je le passais quand j’étais seule à la maison. L’année suivante, au printemps, j’ai acheté le mien.
Jessica marque une pause. Elle est au bord des larmes :
— Je n’osais pas le mettre pour sortir. J’ai hésité dix fois, vingt fois. Finalement, j’ai osé. J’ai sauté le pas l’année dernière à la rentrée pour aller faire des courses avec ma mère. Je me sentais tellement fière, tellement belle et tellement... femme. Alors ...
... j’ai décidé de le mettre pour aller au lycée. J’avais 16 ans. Et depuis, je le mets régulièrement.
— Mais depuis que nous sortons ensemble, tu ne l’as pas mis ? J’ai été comblé que tu mettes des Dim’Up à Noël et lors de plusieurs sorties...
Jessica s’était alors mise à pleurer :
— Mais j’ai peur, Florent ! J’ai peur du regard des autres, de ton regard, peur d’être prise pour une pute ! J’ai peur qu’on me juge là-dessus !
Nous avions discuté. Je l’avais rassurée et j’avais dédramatisé la situation :
— Ne crains rien. J’adore aussi et personne ne te jugera. Mais là, c’est un sommet d’absurdité : là où la majorité des mecs doivent parfois insister pour que leurs copines en mettent, la mienne pleure parce qu’elle aimerait en mettre tout le temps.
Ainsi, le nombre de parures de lingerie de Jessica a rapidement accru. Et si elle se limitait à de discrets porte-jarretelles pour aller en cours, elle a découvert les guêpières et s’est mise à en porter lorsque nous sortions. Elle les trouvait plus élégantes.