1. Mosca la Libertine


    Datte: 05/12/2019, Catégories: Voyeur / Exhib / Nudisme odeurs, conte, Humour Auteur: Marie Tozzi-Setti, Source: Revebebe

    ... leurs pieds des myriades de gouttes d’eau.
    
    Eh oui, ce jour-là, il pleuvait.
    
    Et la pluie faisait beaucoup de bruit sur la capote de la « deudeuche », que le moinillon venait de remonter.
    
    Mes douzaines d’yeux furent attirés par quelque chose, devant nous sur la route, qui avait obligé le « papouilleur » de chapelet à ralentir…
    
    Qu’est-ce que c’était beau… Magnifique… Génial… Super cool… Trop beau, quoi !
    
    Une mobylette année 70, bleue, que chevauchait une princesse avec un casque bleu, un imper bleu et des tongs… bleues !
    
    Ah ! J’oubliai : les sacoches… bleues, elles aussi.
    
    Mais qu’est-ce qu’elle allait « plan-plan » !
    
    Sur « l’anti-éclaboussures » de la roue arrière, il y avait une plaque fixée, sur laquelle était inscrit : « YOYOTTE ».
    
    Je ne savais pas trop en fait si c’était la « mob » ou la « majesté » qui la pilotait - style B.B. sur sa Harley - qui se gargarisait du graffiti…
    
    Il fallait que j’en aie le cœur net !
    
    Ma mère, qui m’avait rejointe sur l’épaule du pote à Jésus, avec toute la marmaille, me léchouillait encore comme si j’étais toujours sa petite larve adorée.
    
    Je déployai mes ailes et me mis à tripoter mes antennes. Je les réglai pour les mettre sur la bonne fréquence. S’il me prenait l’envie de me tirer de l’ambiance judéo-chrétienne qui régnait dans la clinique où j’avais vu le jour, il fallait que je sois « tip- top ».
    
    La «mater», qui me connaissait comme si elle m’avait faite, vu que c’était le cas, me demanda de rester ...
    ... encore un peu, de ne pas jouer à l’aventurière.
    
    Je lui répondis d’un ton sec qu’elle me lâche les patins : j’étais assez grande pour diriger ma vie.
    
    Naturellement, comme toutes les couveuses, elle me raconta l’histoire du grand-oncle « Mouchame », qui était une forte tête et qui avait fait les pires «mouchardises» que l’on peut imaginer. Il avait fini les ailes brisées dans un bol rempli de vinaigre…
    
    C’était nul et ringard, de me raconter ça pour me décourager !
    
    Puis j’écoutai avec un agacement grandissant la dramatique fin d’une petite cousine de ma génitrice, la grande « ZaZa » qui, aventurière dans l’âme, avait voulu parcourir le monde… Elle s’était embarquée à bord d’un avion qui ralliait le continent africain. Elle s’était rendue là-bas dans l’espoir de convertir les «tsé-tsé», tribu d’endormeuses et de « fouteuses de merde » dans le monde syndiqué des insectes.
    
    Peine perdue : les traîtresses l’avaient amadouée au point de lui faire croire qu’elle était leur salvatrice. Avec des «tsétséments» lugubres, elles la poussèrent dans le chaudron des pygmées mangeurs d’hommes, où mijotait à petit feu un prêcheur un peu trop bavard, mais tellement goûteux. Son dernier râle fut pathétique :
    
    — Je suis cuite ! dit-elle.
    
    Cette histoire, et bien d’autres, faisait partie du patrimoine familial, et je savais que si je restais, j’en aurais pour des heures à me farcir les contes des mille et une mouches. Veuillez vous reporter au recueil de Bzeubzeu Dipterus, revu et ...
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