Un si long voyage...
Datte: 29/11/2019,
Catégories:
amour,
nonéro,
sf,
Auteur: Patrick R. D., Source: Revebebe
... élevant ensemble leurs enfants.
Blanche. Il pensait souvent à elle. Depuis qu’il la fréquentait, il se sentait mieux. Il aimait tout en elle. Elle était devenue le centre de son univers. Sa raison de vivre. Elle était celle qui lui avait donné confiance en leur avenir, lui faisant penser qu’ils arriveraient peut-être à créer ce monde meilleur que leurs ancêtres avaient rêvé.
La cabine ressemblait à un petit studio, avec un coin salon et un grand lit. Les murs étaient recouverts de tableaux. Le point commun de ces œuvres était de n’utiliser que du blanc, du noir et des nuances de gris.
Le plafond était un écran géant affichant une vue fixe de l’espace autour du vaisseau.
— Blanche ? À quoi tu penses, ma belle ?
— À nous.
— À nous deux ?
— Oui et non, répondit-elle, le regard perdu dans les étoiles projetées sur le grand plafond écran. À nous tous, continua-t-elle.
— Je n’aime pas te voir comme ça, lui dit doucement Carla en lui passant une main dans les cheveux.
— Je me demande souvent quelle société nous allons construire sur cette nouvelle Terre. Nos parents et grands-parents ont eu le beau rôle. Ils ont démarré cette histoire, mais c’est nous et nos enfants qui allons construire cette nouvelle civilisation.
— Nous saurons faire les choses comme il le faut. Ne t’inquiète pas.
Blanche se tourna vers son amie. Carla était si belle. On ne comptait plus les hommes du bord qui auraient rêvé d’être choisis pour concevoir avec elle une descendance. Mais c’était ...
... avec Blanche qu’elle passait le plus clair de son temps.
Cependant, les deux jeunes femmes devraient bientôt, comme toutes les femmes du vaisseau, remplir leur rôle et mettre au monde au moins un enfant. Chacune avait déjà choisi l’homme avec lequel elle allait concevoir et élever leur premier enfant. Le hasard, pensaient les deux jeunes femmes, avait mis Aaron, le frère de Blanche, sur la liste de Carla. Ils se connaissaient déjà et s’étaient naturellement choisis.
Elles restèrent ainsi quelques instants, Carla caressant doucement les longs cheveux bruns de Blanche. Carla rompit le silence.
— Tu penses à Daniel ?
— Oui, bien sûr, il est gentil. C’est un homme bien. Mais parfois, j’ai du mal à le cerner. Il est si différent des autres.
— Lui non plus n’est pas heureux. Ça se voit, lui répondit Carla.
— Et mon frère, tu l’aimes vraiment ?
— Je ne sais pas.
La jeune femme prit quelques secondes avant de continuer.
— C’est encore trop tôt. Mais je pense qu’il fera un bon père. Et je pense que c’est un homme bien. N’est-ce pas l’essentiel ?
— Et ça te suffit ? lui demanda Blanche, étonnée par cette dernière remarque.
— Pour l’instant, je n’en demande pas plus. Regarde-toi. Tu n’es pas heureuse en ce moment, ça se voit. Le seul à ne pas le voir, c’est bien Daniel.
— Tu as raison. Lui non plus n’est pas heureux, je le sens bien. Mais quand je pense à tout ça, je me dis que c’est toi que j’aime et je regrette tant que l’on ne puisse pas vivre librement dans ce ...