La sagesse des cloportes
Datte: 29/11/2019,
Catégories:
nonéro,
Humour
Auteur: Kaos, Source: Revebebe
En ce jour de janvier, Dieu s’ennuyait ferme. Non qu’il n’avait plus de boulot, bien au contraire, mais c’était du tout venant, du classique, de l’habituel. Il fallait gérer le quotidien, et gérer le quotidien quand on est omniscient, c’est plutôt peinard comme job.
D’abord, régler quelques conflits bénins entre voisins qui ne se comprenaient pas, et puis faire un petit miracle parce que c’est rigolo comme tout ! Et enfin, sauver un ours polaire, une baleine et un phoque pour que ceux de Greenpeace lui foutent la paix.
Donc Dieu s’ennuyait.
Il avait bien prévu de faire neiger sur l’Europe de l’Ouest histoire d’emmerder les automobilistes et de faire rire les enfants, de filer un peu de soleil aux Sud Américains pour que les préparatifs du carnaval se passent bien, parce qu’il aimait bien la Carioca aussi. Dieu est facétieux ! Mais Dieu s’ennuie.
Pourquoi diantre le Créateur, a-t-il un coup de blues ? Parce qu’il est seul, mais seul, que ça en est une horreur. Bon d’accord y’a bien son pote Satan, avec qui il fait mumuse parfois, mais à part ça. Ce n’est pas la flopée d’anges, d’archanges, d’angelots, qui vont combler sa solitude sentimentale.
Dieu, qui pourtant est amour, veut de l’amour. Pas du sexe non, de l’amour du vrai, avec un grand À et des petits cœurs. « J’ai besoin d’amouuurrr… » chantonnait-il à tue tête, ce qui serait paradoxal s’il n’était pas Dieu.
Eh oui, comme quoi même les créations qui nous paraissent totalement absurdes ont leur ...
... utilité.
Bref, Dieu qui avait conçu l’Homme à son image, se trouvait fort dépourvu en ces temps de disette sentimentale.
Il réfléchit quelques minutes. Et en conclut qu’Il ne lui restait que deux solutions : soit provoquer l’amour dans le cœur d’une jeune femme de son choix, soit être un peu plus téméraire et se lancer dans la séduction, par lui-même.
Il opta pour la seconde.
Parce que zut quoi, non mais, il était le Tout-Puissant, papa de trois monothéismes, quand même !
Il observa, un soir, les moyens mis à sa disposition : les boîtes de nuit, bals, rallye et autre lieux de rencontres étaient a priori à sa portée. Quoi de plus simple que de descendre, draguer une jeune fille et hop.
Le samedi, il mit Travolta sur sa platine et se vêtit de beau. Col jabot, chemise blanche, lunettes noires, une touche de gomina, qui brillait autant que les strass de son pantalon. Saturday Night Fever !
À l’entrée de la boîte, le Best, de Clermont-Ferrand, il dut user un chouïa de ses pouvoirs pour que les deux videurs, peu amènes, le laissent entrer. Son look détonnant… détonnait ! Des jeunes en baggy, sweat capuche, le regardaient de bas en haut et vice versa.
Dieu s’en moquait. Il se lança sur la piste, tournoyant, pirouettant, sautillant. Un vrai danseur, un vrai. Certes il n’était pas tout à fait, tout à fait, dans le tempo, et il écrasa au passage trois orteils, deux cors et un œil de perdrix. Certes, il rata un pas un peu difficile, et bouscula un colosse qui atterrit dans ...