1. La cérémonie


    Datte: 29/11/2019, Catégories: fh, fffh, frousses, pénétratio, Humour sorcelleri, québec, Auteur: Ingyt, Source: Revebebe

    ... reviens avec lui et qu’on se marie il annulera le sort et te rendra ton âme, mais pas question. Je m’excuse, Paul.
    — OK ! Pas de problème, ma belle, fis-je simplement. Et comment il a pu débarquer justement au bon moment à la salle de réunion et me faire ça ? Il ne me connaissait même pas.
    — Un hasard, il me court après sans arrêt. Il avait dû s’arranger avec le bokor pour qu’un sort touche le premier homme qu’il voyait avec moi. Désolée. Même chose pour ton âme.
    — Tu devrais te plaindre à la police, ma belle, s’il te harcèle, lui conseilla Pierrette. Attention, Paul !
    
    J’évitai de justesse un cycliste qui n’avait pas fait son arrêt obligatoire et trois piétons fous furieux qui traversaient n’importe où. Je déteste les grandes villes, j’avais juste hâte de retourner à notre maison de Sacré-Cœur en plein bois l’été prochain. Ce salaud de Kato (un raton laveur que Marie avait en partie apprivoisé et qui ne m’aimait pas du tout et c’était réciproque) devait s’ennuyer tout seul roulé en boule sous notre hangar. Hi ! Hi !
    
    — À quoi tu penses, Paul ? me demanda Pierrette amusée. Tu ris tout seul encore.
    — Hum, rien !
    — Je vais vous emmener chez ma tante et faire les présentations, mais ensuite je dois filer à l’université, nous annonça Tahina.
    — Tu veux que je t’y conduise ?
    — Non, ça ira, Paul ; et encore désolée pour tout ça !
    — Comment en vouloir à un oiseau des îles aussi mignon ? lança Pierrette.
    
    Tahina se contenta de sourire en rougissant un peu.
    
    On se ...
    ... stationna dans une petite rue tranquille et typique de Montréal avec ses vieux immeubles à logement en briques rouges collés les uns aux autres et qui avaient tous des escaliers extérieurs en fer forgé peint en noir. Le ciel s’était obscurci et une pluie fine frappait le pare-brise depuis un moment faisant tomber ce qui restait de feuilles mortes des grands érables bordant la rue de chaque côté.
    
    On ne se trouvait pas très loin du port de Montréal, plus au sud, et de l’édifice de la sûreté du Québec un peu à l’ouest là où travaillait à l’occasion Kathy Reichs, l’écrivain célèbre et anthropologue.
    
    On monta au deuxième d’un de ces immeubles vétustes et mal entretenus à trois étages. Tahina frappa à une porte, la tante nous ouvrit aussitôt. Une Haïtienne typique ; corpulente, souriante, cheveux frisés très courts, en t-shirt des 101 dalmatiens soulevé par une poitrine démente, jupe indienne et pieds nus. Tahina nous présenta et échangea quelques mots en créole avec elle avant de s’éclipser en me donnant un baiser et me souhaitant bonne chance. Pierrette la regarda redescendre les escaliers, l’air vraiment déçu.
    
    Je m’attendais à ce que l’on débarque dans une boutique vaudou mais, apparemment, on était chez la tante et c’était un logement des plus banals et typique de ces bâtiments ; tout en longueur et sombre avec des fenêtres justes à l’avant et à l’arrière, salon, cuisine et quelques chambres. Mais il y avait vraiment un drôle de parfum qui flottait dans l’air, semblable à ...
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