Les déboires d'Eddy - Histoires de Sexe

Les déboires d'Eddy

... tu n’étais pas passée, il serait mort.
— J’ai bien failli l’écraser. Vous ne pouvez savoir la peur que j’ai eue quand je l’ai vu allongé dans l’allée tout nu.
— Je sais, ma chérie, puisque tu as vite appelé ta maman au secours.
— Je n’aurais pas été capable de m’occuper de lui.
— Alors que ta vieille mère…
— Arrêtez, mère ! Ça vous a permis de vous envoyer en l’air et de prouver que c’était un putain de macho pourri comme les autres.

Leur discussion les avait menés dans l’atelier. La verrière laissait passer les rayons lunaires. Ils éclairaient la pièce d’une lumière spectrale. Ils déposèrent leur fardeau sur un sofa qui faisait l’angle.

— Vous avez baisé dessus ?
— Oui, mais aussi par terre sur la moquette et dans sa chambre. Même dans la baignoire, si vous voulez tout savoir.
— Il n’a pas été aussi vaillant avec moi ! Un seul coup ! Et pas terrible !
— Mère, je vous en prie ! pleurnicha Linda. Vous êtes odieuse !
— Odieuse, je sais pas. Mais toi, tu es une petite idiote. Croire qu’un mec comme lui pouvait t’aimer.

Pour toute réponse, Linda éclata en sanglots. Élisabeth, regrettant ses dernières paroles, prit son/sa fils/fille dans ses bras.

— Je suis désolée, ma chérie. Tu es trop naïve, dit-elle en lui caressant tendrement ses longs cheveux blonds.
— Je vous jure, maman, il n’était pas comme les autres. Je crois qu’il aurait pu se passer quelque chose.
— Tu te leurres, ma biche. Il n’a jamais parlé de sentiment à ton propos mais seulement de ...

... sexe. Il n’a pas osé me dire que tu étais travesti. Et s’il a bu comme un trou, c’est qu’il avait honte
— Vous noircissez toujours le trait. Je n’avais jamais ressenti un tel plaisir, une telle communion auparavant.
— Tu mélanges tout. Pour le plaisir, j’veux bien te croire, sur parole.
— Méchante, méchante, méchante ! cria Linda en martelant la poitrine de sa mère de ses petits poings fermés.
— Ça suffit ! cracha Élisabeth en emprisonnant les mains de sa fille dans les siennes. Dès qu’il a pu redresser son zizi, il s’est précipité sur moi. Il avait besoin de se prouver sa normalité.
— En tout cas, vous avez aimé ! Je vous ai entendu beugler ! Vieille salope !
— Parlons-en ! Je ne suis pas la première à jouer la comédie. J’ai seulement fait semblant de jouir quand j’ai vu qu’il partait. Il n’a vraiment pas été terrible. Mais très satisfait de lui.
— Je veux jamais le revoir.
— Ne t’en fais pas, mon amour. Pour ça tu ne risques rien. Le château, il le croit à 500 mètres de la Grange. Quant à elle, il trouvera porte close et d’ici que ton oncle rentre d’Afrique, cet ignoble individu t’aura oublié. De plus, je crois qu’il aurait plutôt peur de te rencontrer ! Sa normalité !
— Arrêtez, je vous en prie.
— Tu as raison. Allons chercher son matos et ses bagages et ensuite nous effacerons définitivement cette ordure de nos mémoires.
— Il nous faut récupérer les négatifs.
— Et lui laisser l’agrandissement de la photo que j’ai fait de lui dans l’allée. Ce n’est qu’un tirage ...