1. Le club des 10 000


    Datte: 22/11/2019, Catégories: fh, inconnu, avion, pénétratio, occasion, Auteur: Gregou, Source: Revebebe

    ... tous les regards et son visage à peine trop maquillé a dû en faire fondre plus d’un. Par instinct de mâle, je ne peux refréner le besoin de la regarder. Elle n’est pourtant pas mon genre, une beauté trop classique, à la limite de la vulgarité, mais en cet instant ma nature primitive d’homme domine mon intellect. Ces quelques secondes de déconcentration auront suffi pour que je ne retrouve plus mon inconnue dans l’épaisse foule du terminal. Ma curiosité ne sera pas satisfaite. Je l’ai perdue.
    
    C’est idiot, mais je suis frustré. Elle était peut-être laide, peut-être antipathique, peut-être même était-ce un homme travesti ! Mais je suis frustré.
    
    Mon vol est dans moins de deux heures, il est temps d’enregistrer mes bagages. Je trouve la file d’attente pour Las Vegas et celle-ci semble interminable. Les gens se bousculent, se hâtent, se coupent la priorité, comme si l’avion allait partir sans eux. Je me dis qu’ils doivent surtout avoir hâte de se décharger de leurs bagages et de se poser tranquillement au café ou de faire les magasins dans la zoneduty-free.
    
    Mon tour arrive et je plante mon regard dans les yeux de l’hôtesse qui m’accueille avec un large sourire. Ces yeux. Mais quels yeux. Une couleur indéfinissable, peut-être entre le marron et le vert. Ses pupilles sont comme des tourbillons en pleine mer auxquels font face les héros des contes de mon enfance. Elles m’attirent vers le fond. Je lui offre à mon tour mon plus beau sourire. J’ai l’impression d’être maladroit, ...
    ... que mon sourire ressemble plus à une grimace qu’à une invitation à se revoir. À l’évidence mon charme n’a pas agi… L’hôtesse reste professionnelle et ne réagit que très peu à mes tentatives d’humour. Juste ce qu’il faut pour ne pas me vexer. À l’évidence elle a l’habitude de se faire draguer et manie à la perfection l’art de repousser ses prétendants. Je demande un hublot.
    
    Décidément ce voyage comment mal.
    
    Mais je ne désespère pas.
    
    L’hôtesse m’indique ma porte d’embarquement et le sas de sécurité où tous les passagers doivent se rendre, quelle que soit leur destination. Quand je pense que je trouvais que la file d’attente pour enregistrer mes bagages était longue… Celle-ci est démente. Personne n’avance. Le temps y semble figé. Je parcours des yeux le serpentin de moutons que nous formons en nous entassant, et je remarque que de nombreuses femmes sont assez séduisantes, une proportion supérieure à celle que je rencontre dans la rue ; je pense à un cliché où des hommes riches ont des femmes belles, mais vénales et que dans leur contrat tacite ils se doivent de les emmener dans de beaux endroits et qu’elles se doivent de rester belles. Mais cette fois encore ces beautés me laissent de marbre. Mon regard aboutit au portique qui détecte les métaux. Une femme qui vient de passer est courbée pour remettre les bottes que les vigiles lui ont vraisemblablement fait retirer ; elle se redresse doucement ; ce dos, ce dos, je reconnais ce dos !
    
    L’envie de passer devant tout le ...
«1234...»