1. III - À corps perdu (1)


    Datte: 22/11/2019, Catégories: Divers, Auteur: flyx13, Source: Xstory

    ... doute contribué. Je l’ai surprotégé, privé de beaucoup de choses quand elle était plus jeune et on n’a jamais vraiment eu de discussions pour tout ce qui touche aux choses de l’amour. Je la voyais grandir, devenir de plus en plus belle, mais je m’obstinai à ne la voir que comme une petite fille fragile et innocente. Plus le temps passait et plus je me rendais compte que j’avais eu tort. Au lieu de la guider, je l’ai empêché de vivre ses propres expériences, et quand elle est partie de la maison pour continuer ses études, elle a rattrapé le temps perdu, à sa manière.
    
    Elle boit une grande gorgée de café avant de reprendre.
    
    — Quand elle revenait à la maison, je sentais qu’elle avait changé, c’était devenu une femme. Je pensais que c’était une bonne chose, mais en voyant qu’au fur et à mesure du temps, elle menait une vie de bâton de chaise, j’ai commencé à culpabiliser, à me dire qu’elle s’était sentie prisonnière de moi toute sa jeunesse et qu’elle ne voulait pas risquer la même chose avec un homme. J’ai voulu en parler plusieurs fois avec elle, mais elle a toujours évité ces discussions. C’est pour ça que lorsque j’ai appris que vous étiez en couple tous les deux, je ne vous dis pas à quel point j’ai été heureuse !
    
    — Je ne sais pas trop si je suis réellement l’homme qu’il lui faut.
    
    — Vous l’êtes, Florian. Je l’ai vu fréquenter beaucoup d’hommes, mais la façon qu’elle a de vous regarder et de se comporter avec vous, elle ne l’a fait avec aucun autre.
    
    Hélène ...
    ... baisse alors la tête.
    
    — Je me moque de cette vidéo, je me moque de ses habitudes sexuelles, tout ce que je veux, c’est qu’on me rende ma petite fille ! clame-t-elle avant de fondre en larmes.
    
    Florian recouvre la main de sa belle-mère avec la sienne en retenant ses propres pleurs ; inutile de transformer cette scène en concours de lamentation.
    
    — Jenny est une battante et s’il y a une personne qui peut relever ce défi, c’est bien elle, dit-il, des trémolos dans la voix.
    
    Hélène finit par se calmer et relève ses yeux rougis vers Florian.
    
    — Oui, vous avez raison, répond Hélène en souriant tout en essuyant ses larmes du dos de sa main. J’étais venue pour lui prendre quelques affaires, histoire qu’elle ne se retrouve pas sans rien si elle venait à se réveiller, ajoute-t-elle.
    
    — Oui, c’est une bonne idée.
    
    — Vous savez sans doute mieux que moi où elles sont, donc je préfère que vous vous en chargiez, si vous n’y voyez pas d’inconvénients.
    
    — Pas de problème, je m’en occupe.
    
    Elle se lève et s’apprête à partir.
    
    — Pour ce que vous a dit mon mari hier, ne vous formalisez pas trop, il est souvent impulsif quand il est tendu. Je suis certaine que vous retrouverez vite votre place dans la société de mes enfants.
    
    — Je vous avoue que mon sort professionnel est le cadet de mes soucis.
    
    — J’imagine bien. Bon courage, Florian, on se croisera sans doute à l’hôpital.
    
    — Il y a des chances. Bon courage à vous aussi, Hélène.
    
    Après une accolade, elle quitte ...
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