III - À corps perdu (1)
Datte: 22/11/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: flyx13, Source: Xstory
... comme vous, d’ailleurs !
Que peut-il bien répondre à ça ? Jean-Pierre Dutellier ne connaît clairement pas sa fille, donc comment lui faire comprendre que lorsqu’elle se sent mal, elle se laisse parfois aller à ce genre de folies ? Et comment justifier qu’elle se sentait mal, aussi ? Lui parler des photos coquines et de la mise à pied de Fred ne manquerait pas de rajouter de l’huile sur le feu.
— C’est… c’est une vieille histoire, marmonne Florian.
— Une vieille histoire qui a des répercussions catastrophiques !
— Est-ce que tu crois que c’est l’avocat qui nous a envoyé ça pour nous mettre la pression ? interroge Fred.
— Que veux-tu que j’en sache ? L’origine du mail est inconnue, c’est impossible de savoir d’où il vient !
— On devrait peut-être… prévenir la police, dit Hélène d’une petite voix.
— C’est hors de question ! tonne Jean-Pierre, faisant sursauter sa femme au passage. Si la justice s’empare de cette histoire, ça se saura très vite dans toute la profession et tous les clients vont vous lâcher, les uns après les autres ! Il faut régler ça en interne, point !
Après avoir réfléchi, il attrape de nouveau Florian par la manche.
— Quant à vous, à compter d’aujourd’hui, vous ne faites plus partie de la société et je vous interdis d’y remettre les pieds ! Vous n’aurez qu’à demander à l’un de vos anciens collègues de vous rapporter vos affaires !
— Euh, papa, intervient Fred, avec l’absence de Jenny, Florian nous sera utile pour…
— Non, il ...
... ne sera utile en rien ! l’interrompt-il sèchement. Quand on aura besoin de quelqu’un pour donner le coup de grâce à la société, alors on l’appellera, mais en attendant, je ne veux plus le voir là-bas !
Jean-Pierre Dutellier s’en va d’un pas décidé, sa femme le suivant de près tout comme Fred, non sans avoir lancé un regard désolé à Florian, seul au milieu du couloir. Après quelques instants à regarder en direction de la chambre de Jenny, il prend la direction de la sortie.
Il rentre chez lui, c’est-à-dire chez Jenny, vu qu’ils habitent ensemble.
S’il arrivait à retenir ses larmes, ça devient de plus en plus difficile une fois entré dans l’appartement. Un doux parfum, si familier, flotte partout et il parcourt toutes les pièces, comme une âme en peine. Il passe dans la cuisine où il voit, dans l’évier, une tasse avec une trace de rouge à lèvres, puis dans le salon où ils ont petit-déjeuné, l’un à côté de l’autre. Il arrive finalement dans la chambre, la nuisette qu’elle portait lors de la nuit précédente pend sur le dossier d’une chaise. Même s’il sait qu’il ne devrait pas, Florian la porte à son nez. L’odeur de Jenny lui envahit les poumons et il s’écroule sur le lit, noyé par le chagrin qui le submerge, tel un tsunami ravageant les côtes.
Que pouvait-on attendre d’un organisateur de gang-bang de seconde zone qui filme dans un entrepôt, au fin fond d’une zone industrielle ? Assurément, pas grand-chose. La parole donnée de flouter les visages n’a pas dû peser bien ...