Baisera ? Baisera pas ?
Datte: 22/11/2019,
Catégories:
fplusag,
jeunes,
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portrait,
occasion,
Auteur: Alcibiade, Source: Revebebe
... arbres défilent, au loin l’enseigne d’un hypermarché parvient à rompre l’encerclement brouillasseux. Ensuite on prendra la rocade, puis l’autoroute sur une dizaine de kilomètres, on traversera une banlieue et puis il faudra se décider ; à gauche ce sera vers chez lui, à droite ce sera vers chez elle, sa maison, son lit douillet, son Éric qu’elle aime à la folie et Julie, 18 ans, la dernière de ses trois enfants qui vive encore à la maison. Son fils de 22 ans est en fac à 150 km, sa fille aînée, 25 ans, pouponne dans le Sud-Ouest.
Dans la voiture, plus personne n’a ouvert la bouche. Elle n’a pas besoin de se tourner pour les imaginer : à gauche, le profil de Fabien se détache, attentif à la route, la mèche sur le front, pas vraiment expressif ; grand, brun, sportif, c’est le leader du petit groupe. Elle sourit intérieurement en pensant aux trois gaillards qui se sont comprimés sur le siège arrière de la petite Renault pour lui laisser le siège avant. Pas un centimètre de banquette n’est perdu, ils doivent être à croquer. Eux aussi affichent un sérieux imperturbable. Ils n’ont pas ajouté mot, peut-être confondus par leur propre audace, manifestement suspendus à ses lèvres, attendant son verdict : Nicolas, barbu, trapu, presque courtaud, large et puissant, Julien, châtain clair, long et frêle, une allure d’intellectuel avec ses fines lunettes, Sébastien, le beau Seb’ qui fait fondre toutes les filles avec ses yeux d’un bleu profond, son expression nostalgique et son physique ...
... de mannequin.
Elle s’étonne quand même du culot des quatre élèves ingénieurs. Ils sont en train de tenter leur chance avec leur prof d’espagnol, rien de moins ! Et ensemble en plus ! Ils voudraient se la faire, comme on dit, avant de partir pour toujours. Car c’est vrai, elle ne les aura plus jamais en cours ; ils en ont terminé avec l’enseignement théorique, il ne leur reste à effectuer qu’un stage de six mois en entreprise. C’était d’ailleurs la raison du restaurant de ce soir : des adieux en quelque sorte. Presque toute la promo était là. Quant aux profs, ils n’en avaient conviés que quatre, tous gens qu’ils appréciaient pour un motif ou un autre. Ils ont dû insister auprès de Nadège, car elle n’affectionne pas trop les cérémonies d’adieux.
Elle a un grand savoir-faire pédagogique. La plupart des étudiants la choisiraient comme enseignante car, c’est de notoriété publique, avec cette prof-là on fait du travail efficace et on ne s’ennuie jamais. Mais il n’y a pas que cela, du moins du côté mâle…
Cette femme plus toute jeune, mère de famille, grand-mère depuis peu, coquette mais apparemment sage, cheveux châtains tombant souplement sur ses épaules, joli minois, grands yeux verts-clair, allure élégante mais démarche singulièrement provocante sur ses escarpins, affiche – dans la catégorie « grand format » – le plus beau cul de l’établissement. On dirait qu’un caprice de la nature a greffé sur son corps les hanches et les fesses d’une autre femme, bien plus grande et ...