Récits érotiques de la mythologie (12). Priape et la virilité
Datte: 20/11/2019,
Catégories:
BDSM / Fétichisme
Auteur: Olga T, Source: Hds
... qu'on lui en sacrifiait, en mémoire de la nymphe Lotis qui, étant un jour poursuivie par ce dieu, lui échappa en se changeant en lotus.
Les artistes et les poètes sont dans l'usage de traiter Priape assez cavalièrement. Les uns le représentent parfois avec une crête de coq, une bourse dans la main droite, une clochette dans la main gauche ; les autres le menacent, de le jeter au feu, s'il laisse enlever quelques pieds d'arbres confiés à sa garde. On le plaisante même sous prétexte qu'il se laisse insulter par des oiseaux que son aspect ne parvient pas à effaroucher.
On célébrait à Rome les Priapées ou fêtes de Priape. C'étaient surtout des femmes qui y prenaient part : beaucoup d'entre elles s'habillaient en bacchantes, ou en danseuses jouant de la flûte ou d'un autre instrument de musique. La victime offerte était un âne, et une prêtresse faisait la fonction de victimaire.
ODE A PRIAPE
L'Ode à Priape est une célèbre poésie érotique française écrite par le poète Alexis Piron (1689-1773) en 1710. L’immoralité de l’œuvre fut fameuse. Je publie, sous la rubrique « principales sources sur le web », les sources qui permettent d’avoir accès à l’intégralité de ce poème licencieux, considéré à l’époque comme un « chef-d'œuvre de verve et de licence ». Le poème fit les délices du XIXe siècle : elle connut plus de vingt rééditions clandestines et condamnées de 1796 à 1872.
Il en existe de nombreuses versions, plus ou moins complètes. Le texte que publie le blog « ...
... Littérature libertine » comprend la version intégrale de 17 strophes.
Je ne citerai que la première :
« Foutre des neuf Grâces du Pinde,
Foutre de l’amant de Daphné,
Dont le flasque vit ne se guinde,
Qu’à force d’être patiné !
C’est toi que j’invoque à mon aide,
Toi qui dans les cons, d’un vit raide,
Lance le foutre à gros bouillons :
Priape, soutiens mon haleine,
Et pour un moment dans ma veine,
Porte le feu de tes couillons ! »
L'ode de Piron ne put que scandaliser les mœurs de l’époque. Ainsi, cette Ode le poursuivit toute sa vie durant : elle lui fut à la fois un titre d’une gloire quelque peu sulfureuse, en même temps qu’un boulet qu’il dut traîner et qui finit par lui fermer les portes de l'Académie française, en dépit de Fontenelle qui disait : « Si Piron a fait la fameuse ode, il faut bien le gronder, mais l’admettre ; s’il ne l’a pas faite, fermons-lui la porte. » Dès que l’ouvrage commença à circuler, Piron fut menacé de poursuites dans sa ville natale de Dijon. Le président du Parlement de Bourgogne, Bouhier les arrêta en invitant l’auteur à désavouer sa pièce et en ajoutant : « Si le ministère public insiste, je vous autorise à déclarer que j’en suis l’auteur ; l’affaire en demeurera là. »
Pourtant ce texte de jeunesse va lui barrer l’entrée à l'Académie française en1753, où pourtant il a été élu. Ce poème obscène et amoral à la gloire du « Dieu de la bandaison et du "foutre à gros bouillons", est exhumé par ses adversaires, et ...